Connaissez-vous la chanson-thème de CSI : « Who are you » écrite par Pete Townshend et chanté par Roger Daltrey de The Who ? Cela vous parle ? Non peut-être pas, il faut dire qu’on n’entend que 40 secondes d’une chanson qui dure 5 minutes 12. C’est peu pour l’avoir en tête et s’en souvenir ! Pas grave, on va le faire autrement !

CSI, en revanche vous connaissez ? Mais si, souvenez-vous ! Comme le dit le site Wikipédia en anglais à leur sujet, mélangeant déduction et drame axé sur les personnages, CSI (pour Crime Scene Investigation) suit une équipe d’enquêteurs sur les lieux d’un ou plusieurs crimes, employée par le département de police de Las Vegas, utilisant des preuves matérielles pour résoudre les meurtres auxquels ils sont confrontés. L’équipe est dirigée par Gil Grissom, un entomologiste légiste socialement maladroit et criminaliste de carrière, promu superviseur du CSI après le décès d’un enquêteur stagiaire. La commandante en second, Catherine Willows, est une mère célibataire, strip-teaseuse avant d’être recrutée par les forces de l’ordre, formée comme spécialiste des éclaboussures de sang.

Vous voyez de quoi je veux parler ? Oui ? Non ? Euh ? Mais si CSI ! M’enfin quoi ! C’est devenu ensuite une franchise avec d’autres équipes à Miami (Horatio Caine et ses fameuses lunettes noires), New York (Lindsay Monroe alias Montana, l’amoureuse de Dany Messer), Quantico où on suit les aventures de l’équipe luttant contre la cybercriminalité (parmi lesquels Elijah Munroe joué par James Van der Beek). Non, toujours pas ? Bon alors je poursuis.

CSI est une série américaine qui a quand même donné le nom à un syndrome. Non mais sans blague ! Elle a un impact pour le moins important sur le public américain au moment de de sa diffusion. La série influence tellement les jurés que, pendant les procès, ils exigent beaucoup plus de preuves qu’avant. Ils ont une confiance absolue dans les conclusions présentées par la police scientifique, surtout s’il s’agit de preuves ADN. La série semble aussi influencer la manière dont les crimes sont commis et le comportement des criminels. Ainsi en 2005, Jermaine McKinney, fan de la série, tue deux femmes dans le comté de Trumbull, en Ohio (celui chanté par Isabelle Adjani sur un texte de Serge Gainsbourg). Il fait tout pour ne pas laisser de preuves : il se lave avec de l’eau de Javel, brûle les corps des victimes ainsi que ses vêtements, jette l’arme du meurtre dans un lac. Tout comme ils font dans la série. Pas de bol pour lui, il est quand même arrêté  ! Oups !

Pourquoi je vous parle de tout cela ? Parce que, parfois, quand on est généalogiste, on a l’impression d’être dans un épisode de CSI. Comme eux, nous traquons les indices. Eux pour trouver des criminels, nous des personnes. Et parfois, ce n’est pas gagné ! C’est vrai quoi, sinon ce ne serait pas drôle. Et nous voilà transformés en détectives du passé (avec parfois The Pink Panther Theme, célèbre musique de Henry Mancini pour le film de Blake Edwards de 1963, en musique de fonds dans la tête, ce qui n’arrange rien).

Un exemple ? Ce sera peut-être plus parlant ! Une personne nous appelle un jour et nous dit : « Je protège une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer (sa mémoire s’est donc éparpillée par petits bouts façon puzzle, dynamitée, dispersée, ventilée et non il ne s’appelle pas Raoul). La personne veut retrouver sa famille. Le monsieur sait seulement qu’il a eu trois filles. Il sait où il habitait avec leur mère et il se souvient du prénom de celle-ci. Pouvez-vous les retrouver ? Il veut organiser sa succession tant qu’il se souvient encore de quelque chose et qu’en tant que tuteur d’une personne majeure protégée, je peux encore agir avec lui. A sa mort, il sera trop tard, je filerais tout au notaire. Le pauvre ! »

Oh ben si j’aurais su, j’aurais pas venu ! C’est peu ! C’est même très peu ! Voire minimaliste ! Les prénoms des filles ? Non. Leurs dates de naissance ? Non plus. Un lieu de naissance ? Toujours pas ! OKAY ! Nous voilà bien ! Direction la commune alors ! Peut-être que, là-bas, quelqu’un se souviendra mieux de quelque chose ! Et une petite prière à Sainte Rita et à Saint Antoine de Padoue en passant, si ça ne peut pas faire de bien, ça ne peut pas faire de mal non plus ! Au point où on en est !

On a bien fait de faire notre petite prière ! Parce qu’une fois arrivés dans la commune, coup de bol ! En discutant avec la secrétaire de mairie, c’est une histoire qui lui cause. Nous pouvons trouver un début de pelote à dévider. Houba ! On est moins paumés qu’Icare et son père dans le labyrinthe ! Ariane est tombée amoureuse de Thésée (même si celui-ci ne l’a pas vraiment payée en retour mais elle s’est rattrapée avec Dionysos, la coquine), bref on a une piste des plus sérieuses ! Je vous passe les détails inutiles, la cuisine interne et allons directement au happy end : Nous avons réussi à retrouver les filles du Monsieur, il leur a écrit par notre intermédiaire, ils se sont rencontrés à nouveau. La suite ne nous appartient pas mais c’est là où on se dit qu’on fait quand même un métier formidable et qu’on ne peut que kiffer notre taf !