De temps en temps, il paraît que cela fait du bien de revenir un peu en arrière. De voir ce qui a changé (ou pas). C’est ce que je suis en train de faire avec les mémoires collectifs de mes étudiants, après avoir rencontré le conservateur du musée des beaux-arts de Nîmes.

 

Deux mémoires collectifs l’intéressent, celui sur Lucien Lautrec et celui sur Adolphe et Ferdinand Crémieux. Il fallait commencer par un, je suis donc retourné relire celui sur Lucien Lautrec (tiens donc !).  Et là… Là… Je me suis rendu compte de mon évolution.

 

Un mémoire collectif est un travail particulier qui concerne les étudiants du DU de généalogie de Nîmes en présentiel. Ils ont 5 jours pour remonter la généalogie d’une personnalité gardoise. Ils sont donc aux AD du Gard. Ils ont à leur disposition deux lecteurs de microfilms, un archiviste et un magasinier et une salle leur est réservée. Il leur faut tous travailler ensemble, organiser donc le travail entre eux, avec des règles à respecter et sur lesquelles les Archives sont intransigeantes. Il leur faut savoir quels sont les documents qu’ils doivent demander pour la fois prochaine et commander les cotes. Avant la première journée, il leur faut aller voir quelles cotes ils doivent demander pour cette journée-là afin de ne pas la perdre. Et ils doivent in fine me rendre la généalogie en gedcom et un mémoire rédigé. Un exercice pas si simple que cela mais qui peut être très formateur sur le savoir-être du généalogiste.

 

Lucien Lautrec était la première tentative de mémoire collectif pour eux et pour moi. Le galop d’essai. Je savais que je devrais retravailler leur texte pour le rendre plus lisible. Moins purement généalogique et un peu plus historien. Ce n’est rien de le dire. Au fil des années, au fur et à mesure que je prenais de la bouteille dans cet exercice, mon niveau d’exigence a augmenté. Et c’est normal. Et puis il faut dire que j’ai eu des promotions extraordinaires, comme les Charlie, qui ont mis la barre très haute pour les promotions suivantes.

 

Là j’ai l’impression d’être devant une vieille photo et de me dire : Boudu ! C’était moi ça ! Boudu !  Fan de chichoune ! J’ai pris un coup de jeune ! Mais cela fait du bien de revenir en arrière. Cela permet de voir où j’en suis. Comment j’ai évolué dans ma pratique de la généalogie et de l’enseignement. Qu’est-ce qui a été modifié et pourquoi. Comment je les ai fait évoluer aussi. Je peux me dire : Mais comment j’ai pu leur autoriser à faire ça ? Plus jamais écrit comme ça ! Plus jamais !  Bref cela me permet de me remettre en question. Et cela ne peut que faire du bien pour pouvoir continuer à  évoluer.

 

Un exercice revigorant au possible.