Au départ était le solidus, monnaie en or, créé par Constantin 1er pour financer ses guerres. Il remplace alors l’aureus de Dioclétien. Sa première frappe date des années 309 ou 310, à Trèves. Son poids se stabilise à 1/72ème de la livre soit 4,55 g. Des multiples du solidus sont frappés dans le cadre de commémorations, en nombre limité, parfois même juste pour être thésaurisés. Julien puis les Valentiniens font tout pour que le solidus reste stable, quitte à créer des contrôleurs pour cela. Il est pendant toute la fin de l’Empire l’unique monnaie dont le cours est stable. Au point qu’il devient prépondérant sur toutes les autres monnaies. Lors de la séparation des deux Empires, Orient et Occident, le solidus grec devient le nomisma (c’est de là que viennent les mots numismatique, numismate). Après les Grandes Invasions, les peuples dits barbares ont frappé à leur tour des solidi, avec des marques fictives d’ateliers. Les Mérovingiens frappent des tiers de sous. La réforme carolingienne l’impose comme le vingtième de la livre d’argent, le divisant aussi en 12 deniers. Cela va perdurer bien au-delà de la Révolution Française, même s’il disparaît des bourses. 100 sous vaut 5 francs. Le dernier sou est démonétisé dans les années 1940 : il s’agit alors d’une pièce percée de 5 centimes en maillechort. La longueur de cette monnaie ne pouvait donner naissance qu’à de nombreuses expressions comme : une affaire de gros sous, ne pas avoir un sou vaillant, un sou est un sou, être près de ses sous et j’en passe. Il a connu aussi une autre postérité : tout d’abord la solde du soldat. Eh oui, ces deux mots ont la même étymologie que notre sou. Le soldat étant le militaire dont la rémunération s’effectuait en sous, une monnaie qui était solide (toujours même étymologie). De même que le solde de votre compte bancaire, et les soldes que vous n’hésitez pas à faire deux fois par an. Comme quoi il a encore de beaux jours devant lui, même au XXIème siècle !