Tout le monde connaît la livre tournois. Mais qu’en est-il de sa petite soeur : la livre parisis ? Pourtant elle a été utilisée en France à partir du Moyen Âge et jusqu’auXVIIe siècle, son nom étant une référence aux espèces monétaires fabriquées par l’atelier de Paris. Elle est la monnaie officielle du domaine royal dès Pépin le Bref (cela ne nous rajeunit pas). En 755, dans l’article 27 intitulé De Moneta de son Capitula Synodi Vernensis, il ordonne que 22 sols seront désormais frappés dans une livre. En 779, Charlemagne, dans son Decretale Precum Quoundam Episcoporum réduit cette somme à 20 sols (cela ne bougera plus). Seulement, les deniers sont les pièces réellement frappées. Ils ne sont pas en argent fin mais en billon (pourcentage variable d’argent, 50% de cuivre, 5% de plomb). Le billon blanc est le plus pur en argent et reste blanc grâce à l’ajout de plomb. Le billon noir ne contient pas plus de 25% d’argent. De ce fait, la livre parisis n’est qu’une monnaie de compte. Nous sommes début 1202 ou fin 1201. Les barons du Poitou refusent leur fidélité à Jean Sans Terre. Faisant appel à Philippe Auguste, ce dernier fait prononcer la commise des possessions continentales du roi d’Angleterre par sentence du 28 avril 1202 pour refus de devoir vassalique. Ces possessions sont transmises à Arthur de Bretagne, neveu de Jean Sans Terre, que le roi de France fiance à sa fille Marie, née d’Agnès de Méranie. Mais Arthur est capturé par son oncle qui le noie. Pour ce crime, le roi d’Angleterre est condamné au bannissement en avril 1203 et ses possessions sont donc rattachés au domaine royal. Et c’est ainsi que la la livre tournois devient une monnaie française. Les deux monnaies vont coexister. La livre parisis vaut alors 25 sols tournois. Saint Louis réévalue la livre tournois entre 1263 et 1266. Le domaine de la livre parisis se réduit de ce fait comme une peau de chagrin et elle persiste uniquement en Artois et en Flandre. Il fallait bien que, des siècles plus tard, Louis XIV s’en mêle. Son ordonnance de Saint-Germain-en-Laye d’avril 1667 met un terme à l’existence de la livre parisis.