La Révolution Française coupa le dernier lien rattachant la généalogie à l’histoire et à la vérité. Mais les 25 ans de la Révolution et de l’Empire ne fait pas tarir ce goût de la recherche familiale. La généalogie se fait alors plus discrète. La Restauration, par son absence de contrôle, encourage les spéculations les plus osées. L’écrit du généalogiste demeure, on peut recourir à son témoignage si les documents ont été détruits. Le généalogiste s’est alors imposé une tache écrasante par pur dévouement au passé. Il est naturel de lui faciliter la besogne, de l’indemniser pécuniairement de sa peine. Sauf que… C’est le moment où on voit apparaître, puis fleurir, des généalogistes marrons prêts à vendre à un « homme nouveau » les ancêtres illustres qu’il souhaite et au nouveau noble ceux qu’il n’a jamais eu. C’est l’époque des marchands de merlette. De grands « cabinets » offrent des papiers vrais provenant des anciens généalogistes royaux ou fabriquent de faux documents concernant une famille noble du même nom patronymique mais à laquelle, par miracle, on arrive à se rattacher alors que dans la réalité pas du tout. C’est l’époque des nobiliaires sans intérêt où la notice concernant une famille est fonction du prix payé pour celle-ci. Mais heureusement, à compter de la deuxième moitié du 19e siècle, de nouveaux chercheurs apparaissent, tout d’abord préoccupés de l’histoire agnatique des familles notables. Mais de leur véritable histoire. Ils sont le contre-coup des marchands de merlette. A leur suite, s’est levée une nouvelle vague de généalogistes. Ils ont commencé par écrire des manuels et des traités pratiques. Peu à peu, ils gagnent à la généalogie scientifique des hommes venant de tous les horizons sociaux. Ils forment les amateurs. Les praticiens publient des travaux. Il y a mise en commun des ressources et de leur exploitation. Et ce jusqu’au boom actuel de la généalogie.