Je paraphrase en cela le titre de l’article de Madame Claire Martin, directrice des AD 48, paru dans la Gazette des Archives n° 208, dans lequel le mot « généalogiste » était bien sûr remplacé par le mot « archiviste ». Un article relativement court mais dans lequel j’ai puisé quelques idées. Elle traite notamment du fait qu’il faut examiner les fonds comme un tout cohérent et organique, destiné à être classé pour en permettre la communication au public et dont la conservation dans de bonnes conditions, voire la numérisation, est nécessaire afin de les transmettre aux générations futures. Alors, bien évidemment, de par ma formation, cela n’a pu que faire écho. Dès le départ, je ne me suis pas préoccupé d’arbre généalogique, de logiciel. Parce que, franchement, cela n’a aucune importance. Dès le départ, j’ai tout classé par familles. Parce qu’il me semblait que cela permettait de faciliter les échanges entre généalogistes. Je n’ai jamais envisagé la généalogie comme un arbre. Pour moi, curieusement c’est complètement secondaire. J’ai toujours privilégié le nom de famille, les données par patronymes, quels que soient le lieu et la date. Envisager la généalogie comme des fonds patronymiques cohérents. Vous voulez des renseignements sur la famille Delcayre ? Je vous sors tous les renseignements sur cette famille, pas le petit bout de généalogie dépendant de l’arbre Cosson + le petit bout dépendant de l’arbre Barthélémy + le petit bout de l’arbre … Vous voulez les Delcayre, vous avez les Delcayre, point. Cela m’a toujours semblé plus cohérent. Claire Martin traite de deux autres points dont l’un m’a étonné. Tout d’abord, elle dit que l’archivage d’un mètre linéaire d’archives coûte en moyenne 53 € par an au contribuable. Que l’absence de traitement de ce mètre linéaire peut donc entraîner un coût important pour la collectivité à la fois sur le plan immobilier, en terme de fonctionnement et en terme aussi d’efficacité administrative. 53 € annuel le mètre linéaire. Le montant n’est pas anodin. J’ai fait un petit calcul : j’ai 5 ml d’archives chez moi. Ce qui représente donc un coût de 265 € annuel. Soit un coût de 2385 € depuis que j’exerce en tant que professionnel. Ou un coût de 7155 € depuis que je fais de la généalogie. C’est parfois intéressant de mettre des chiffres sur une réalité. Enfin, elle présente comme antinomiques les commémorations et les travaux des archivistes et des historiens. Les premières se situent dans le domaine de l’émotion, de l’affectif, du souvenir, de la nostalgie. Les deuxièmes s’efforcent de rationaliser, d’expliquer, de mettre à distance, de rendre compréhensible et accessible. Où se situe le généalogiste ? J’avoue que je ne sais pas. Sans doute un peu dans les deux.