Je suis en train de lire un petit ouvrage, paru dans la collection Banc Public des Editions Albin Michel. Ecrit par Francine Markovits, il s’intitule : C’est gratuit ! A qui profite ce qui ne coûte rien ? Très intéressant. J’y puise une foule de réflexions, de pistes possibles sur la question de la gratuité dans la généalogie. Quelques glanures comme cela en passant… La gratuité permet de faire la différence entre une situation d’abondance et une situation de marché. Selon l’auteur, la situation d’abondance serait celle où la nature, sans aucun travail, distribuerait gratuitement tous les objets nécessaires à la satisfaction des besoins. Une profusion naturelle dont le corrélat serait la dispersion des hommes et la rareté de ces besoins. Cela ne vous rappelle rien ? Non ? Vraiment rien ? C’est pourtant ce que j’entends assez souvent pour la généalogie. C’est sur Internet. Cela ne coûte rien. On peut faire la généalogie dans son fauteuil, sans chercher, sans bouger. Quelques clics et hop, c’est fait. Aucun travail ou presque. Situation naturelle d’abondance. On trouve l’information partout, parfois redondante. Pourquoi s’enquiquiner la vie ? Mais… Mais… Selon l’auteur, la gratuité c’est comme les trains : elle cache autre chose. Ainsi selon elle, la gratuité peut être une relation complexe où la valeur réelle, le coût de production de quelque chose, est gommé, effacé. La gratuité devient donc une procédure de refoulement, de déni. Ni le donateur, ni le bénéficiaire ne tiennent compte du temps de production. La gratuité ? Un évènement isolable qu’au prix d’une dissimulation. Tiens donc ! La gratuité ? un moment pendant lequel le donateur est démasqué dans sa volonté de domination. Une relation pour le moins inégale. Un décalage entre une représentation subjective et les effets réels mis en place. Intéressante comme notion, non ?