En attendant l’heure de la levée, j’ai feuilleté un peu par hasard l’ouvrage de Caroline Piketty « Je cherche les traces de ma mère : Chronique des archives » paru aux éditions Autrement dans la collection Passions complices. Caroline Piketty est archiviste. De 1997 à 2000, elle a travaillé au sein de la Mission d’étude sur la spoliation des Juifs en France. Dans son ouvrage, pages 101 et 102, elle donne une définition de son métier que, personnellement, je trouve très belle. Voici ce qu’elle écrit (Les paragraphes sont de mon fait) : Lorsqu’il m’est demandé de présenter mon métier, j’hésite toujours à le décrire et oscille selon l’humeur entre deux professions connues, thérapeute ou concierge. En principe, je préfère les concierges car elles embellissent le quotidien et leur curiosité gonflée de bavardages et de potins m’est très familière. […] Du thérapeute, je m’approche sans être vraiment certaine de savoir panser les plaies trop profondes. Je franchis des passerelles, chargée des questions qui me sont posées, soulageant quelque peu ceux qui me les posent en les invitant à passer le gué. Personnellement, j’aime beaucoup le rapprochement entre archiviste et thérapeute. Il me semble que cette définition pourrait aussi s’appliquer à mon métier. Vraiment une très belle définition, fruit d’une réflexion profonde sur le pourquoi du métier, prise après beaucoup de recul.