Suite à la mise en ligne des registres paroissiaux du Tarn, mon principal département de recherche, j’ai demandé un rendez-vous au président du Conseil Général. L’entretien fut intéressant, même si j’ai été très surpris par le discours tenu par lui. En effet, pour moi, c’est un discours qui était valable il y a 30 ans, quand la généalogie débutait. Cela m’a entraîné quelques réflexions à ce sujet. Tout d’abord, le pourquoi de la mise en ligne des registres paroissiaux dans le Tarn. Selon le président du Conseil Général, les généalogistes amateurs ne sont pas des vrais chercheurs mais plutôt des personnes chronophages. Les généalogistes amateurs consultent beaucoup de documents uniquement pour mettre des noms dans des cases. Ils ne participent pas au développement de la connaissance. De ce fait, comme on ne peut pas les empêcher de faire de la généalogie, mais qu’il est nécessaire de libérer du temps pour s’occuper de gens plus sérieux comme les étudiants, autant mettre les registres en ligne. Sauf que les généalogistes représentent la majorité du public des Archives Départementales. Repousser la majorité du public à la marge me semble être une conduite suicidaire personnellement. Il me semble aussi que c’est oublié un peu rapidement toute la légitimité sociale qu’il y a à faire sa généalogie, dans le monde actuel toujours en mouvement et avançant de plus en plus vite. En outre, ce dont il n’a pas tenu compte, c’est que dans le public des généalogistes, il y a comme moi des professionnels qui en vivent de cette consultation des registres. La mise en ligne gratuite me fait donc directement concurrence. Comme je le lui écrivais, pourquoi des gens me paieraient-ils pour faire leur arbre ou les aider à le faire alors qu’ils peuvent trouver l’information gratuitement ? De ce fait, ne serait-il pas temps d’avoir une réflexion au niveau national sur cette mise en ligne des registres ? Comment anticiper le mouvement et préparer une réaction avant qu’il ne soit trop tard ? C’est la question que j’ai posé au Conseil d’Administration de la Chambre des Généalogistes Professionnels. J’attends les réponses avec impatience.