Je me suis posé la question : mais pourquoi René François est-il sur le monument aux morts de Vertou et non sur celui de Nantes ? Certes, il est né à Vertou mais est-ce une raison suffisante ? Depuis la loi du 25 octobre 1919, un usage s’est imposé comme référence en la matière : l’inscription d’un nom se justifie pleinement quand le défunt est titulaire de la mention « Mort pour la France » et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée. Comme il est né à Vertou, c’est donc logique qu’il soit sur le monument de Vertou.
Mais je me suis quand même intéressé à ses adresses. La famille a beaucoup bougé. Une chose est sûre, je n’aurais pas besoin de faire des recherches dans le cadastre ou les hypothèques. René François n’a jamais été propriétaire, au vu des informations que j’ai en ma possession. Il a toujours été locataire. C’est plus qu’une évidence.
De 1894 à 1914, j’ai ainsi 4 adresses différentes sur Nantes pour René François et sa famille. Louise Viot, une fois devenue veuve, a ensuite beaucoup bougé elle aussi. Sur 8 ans, 5 nouvelles adresses, toujours sur Nantes. Soit un changement d’adresses environ tous les 3 ans. Moi qui suis habitué à des familles qui restent au même endroit pendant des générations, j’avoue que ces changements d’adresses successifs sont perturbants. Je connais moins ce côté de la famille, j’ai beaucoup plus travaillé sur le côté maternel étant beaucoup plus proche de leurs sources. J’essaie alors d’imaginer l’enfance de mon grand-père de ce fait : Sept adresses différentes connues entre sa naissance et son entrée dans la vie active. Depuis 1693, ma famille maternelle a changé trois fois d’adresse. Je vous laisse imaginer le choc entre les deux. D’un côté, une famille à héritage inégalitaire, stable. De l’autre, une famille à héritage égalitaire, bougeant tout le temps. Pour l’Occitan que je suis, un choc de culture.
Une réponse à “#ChallengeAZ : A comme adresses”
Bonjour,
Un soldat peut ne pas avoir son nom sur un Monument aux Morts, même avec la reconnaissance de « Mort pour la France ». En effet, le nom patronymique constitue une propriété « suigeneris » qui comporte, pour toute personne, d’interdire aux tiers d’en disposer sans son consentement. C’est comme cela que certains parents ont refusé de voir le nom de leur fils défunt inscrit sur le Monument aux Morts de leur commune.
Le nom peut aussi être inscrit au pire trois fois : sur le Monument aux Morts du lieu de naissance, et, sur celui du lieu du dernier domicile (ou celui de l’épouse) et, sur celui du domicile des parents…
En cette année 2018, bien des communes ont ajouté les noms des soldats enfants de la commune sur leur Monument sans savoir si la famille avait ou non refusé à l’époque. La seule raison retenue est qu’un siècle après nous devions les honorer.
Cordialement,
C. MENOT