C’est parfois l’interjection qui vient aux lèvres (Rognutudju en français dans le texte) quand je pense avoir résolu tous les problèmes concernant René François et qu’un nouveau surgit.
Il faut que je vous raconte. Aujourd’hui, j’étais en train de me prendre le chou, et ma collaboratrice de même, sur un couple de métayers qui, comme tous bons métayers qui se respectent, ne cessent de bouger de commune en commune façon Jane la Tarzanne chantée par Annie Cordy (pour les plus anciens qui pourraient se souvenir de cette chanson). Qui plus est, mes métayers changent de prénom au fil des naissances et le nom de famille évolue. Bref, la totale pour ne pas les trouver.
Appel téléphonique d’une de mes cousines qui me dit que sa maman lui a raconté être allée sur la tombe de René François en 1955, avec son grand-père. Le voyage depuis Nantes, avec arrêt couchage chez la tante Louisette à Paris. Je ne sais pas si vous imaginez l’expédition à l’époque. L’ossuaire de Villers-Carbonnel ? Que nenni ! Une tombe individuelle, avec une croix blanche, à Verdun. Un soldat, réserviste, mort en 1916, infirmier de son état semble-t-il, selon ses souvenirs.
Allons bon ! Rien qui corresponde à René François. Un nom peut-être ? Ben ! René François bien sûr dit à ma cousine sa maman… M’enfin ! Qui d’autre ? Sauf que non, ce ne peut pas être René François, mort deux ans plus tôt, dans la Somme. Quelques kilomètres les séparent. Trois fois rien ! Quelques années aussi !
Sur quelle tombe sont-ils allés ? Parce que, sans vouloir dire, là-bas, dans le secteur, des tombes individuelles, il y en a quand même quelques centaines de milliers ! 163 000 morts côté Français, 143 000 côté Allemand. Verdun quoi ! Pas vraiment une petite bataille. L’enfer sur Terre ! Et ils sont allés sur UNE tombe et UNE SEULE se recueillir. Sans avoir le nom du défunt de celle-ci : J’adore ! Le pied total pour savoir de qui il s’agit.
Mais je garde l’information. On ne sait jamais. Un jour… Peut-être… Nous saurons son identité. La foi du généalogiste !