Le weekend dernier a eu lieu le salon de généalogie de Nîmes. Le weekend prochain a lieu celui organisé par l’EGMT à Toulouse. Celui de Nîmes est aussi un temps de rencontre avec mes anciens étudiants (ou les nouveaux) en plus d’être un temps de rencontre avec de nouveaux prospects, je me suis posé la question  : qu’est-ce qu’un salon généalogique ? Quelles traces laisse-t-il ?

 

Un salon généalogique transforme notre rapport au temps et à l’espace. Souvent il a lieu aux mêmes dates. Il se déroule le plus souvent au même endroit. Celui de Nîmes a toujours lieu au stade des Costières, celui de l’EGMT dans leurs locaux. C’est un fait qui revient de manière récurrente tous les ans, que l’on attend. De ce fait, il marque les esprits et les lieux.

 

Un salon généalogique trace l’espace et alimente la dynamique territoriale et culturelle. Il révèle l’ancrage de l’activité généalogique dans un espace social. Même en étant éphémère, cela dure rarement plus de 3 jours, il a un toujours géographique. C’est par exemple le GENCO de Brive, le Congrès de la Fédération en métropole. Un salon c’est une promesse. Une promesse d’attente et de trouvailles pour le public. Une promesse de rencontres. Une promesse politique aussi car il peut grandir lentement avant de devenir référence. il peut faire remonter des problèmes, montrer une transversalité. Il fabrique le territoire et le territoire le fabrique. Ce n’est pas qu’un fait d’actualité, même s’il a les gros titres des journaux au moment.

 

Un salon construit des espaces du quotidien : la buvette, les salles de restauration par exemple. Du coup,  il a un versant écologique. Car il produit des déchets que les organisateurs doivent gérer. Il a un bilan carbone. Le public, les exposants s’attendent à une restauration de qualité. Il a aussi un dynamique économique : hors du salon, il faut manger, se loger. C’est donc un événement qui a des retombées économiques directes et indirectes.

 

Un salon généalogique, c’est un événement qui a un public : local, régional ou national suivant son importance. Ce public peut être vieillissant, surtout si les organisateurs n’ouvrent pas celui-ci vers les écoles locales. Un salon généalogique, cela peut montrer aussi les goûts du public s’il sait évoluer. Qu’en est-il du goût du public généalogique ? Est-ce toujours tous derrière ses claviers à présenter ses relevés ? Ou bien faut-il le penser autrement, avec d’autres espaces?  Qui va dans un salon : les hommes ? Les femmes ? Les familles ? Quel est le taux de renouvellement du public : entre passionnés uniquement ou bien de nouveaux publics apparaissent-ils régulièrement ?

 

A ma connaissance, un salon comporte deux risques. Le premier c’est la standardisation : on voit les mêmes personnes, seuls les lieux changent. De même, pourquoi ne voit-on jamais ou presque jamais d’autres personnes ?qu’est-ce qui ne les a pas attirés ?  De ce fait, il n’y a pas de spécialisation. Le deuxième est la banalisation : Quelle aura a chacun des salons de généalogie ? Un se détache-t-il des autres ou bien ont-ils la même réputation, toutes proportions gardées ?

 

En fait qu’est-ce qui fait un salon, qu’il soit généalogique ou autre ? Il change la donne. Il déplace les lignes. Un salon doit élargir le champ. Il doit brouiller nos valeurs, nos croyances, nos techniques du moment, voire même les périmer. Un salon ce doit faire date et modifier complètement le cours de notre temps. Sachant que dès qu’il y a du déjà vu, déjà su, déjà connu, il y a aussi déconvenue.