En lisant un article sur la commémoration et son histoire depuis la Renaissance, je me suis posé la question si la généalogie n’était pas une forme de commémoration ? Mais peut-être définissons un peu mieux cette notion. Selon Olivier Ihl, revendiquer le passé ne se limite pas à un exercice mental dans lequel chaque individu tente de retrouver ce qui lui est arrivé personnellement ni à entretenir le lien qui le rattache à l’événement. Assigner le passé suppose de se référer à des cadres de mémoire. Les règles de la mise en scène en disent plus sur ceux qui font vivre une telle filiation que sur les faits portés en exemple.
Si des conflits émaillent chaque mémoire, c’est en raison de représentations formant et déformant nos souvenirs. Selon Maurice Halbwachs, la mémoire collective est un processus de reconstruction du passé. Commémorer c’est adapter l’image des faits historiques aux croyances et attentes du présent. L’action de la société demeure essentielle, se rapportant à des cadres sociaux comme la famille, la religion et les classes sociales.
Commémorer désigne depuis la Renaissance l’ensemble des dispositifs servant à fixer le mémorable dans une communauté ou une institution. Commémorer c’est administrer le rapport au passé, reconstituer ce qui fut en partant de finalités présentes. L’objet est de consacrer une date, une figure voire une simple conduite, posé comme un héritage qui oblige.
Quand j’ai lu cela, je ne sais pas vous, mais personnellement, cela m’a vraiment fait tilt avec la généalogie comme phénomène de société. Ne reconstruisons-nous pas notre passé en faisant de la généalogie ? Faire de la généalogie n’est-ce pas en lien avec nos croyances et nos attentes présentes ? Ne sommes-nous pas dans un cadre social, particulier certes mais un cadre social quand même ? Personnellement cela m’a vraiment parlé, même si c’est difficile à expliquer.
6 réponses à “La généalogie est-elle une commémoration ?”
Bonjour,
je suis complètement d’accord, avec vous et en accord avec moi même depuis que j’ai fait l’arbre de la famille. C’est le fait de se situer dans l’espace et le temps qui donne ce sentiment, et du coup de reveiller certaines étapes de notre histoire, pour les partager, de la « mémoire avec » les autres, c’est un peu comme arriver chez quelqu’un et de prendre un fauteuil et de s’installer. On s’installe dans le monde. On y a sa place.
Bonjour Annie,
C’est tout à fait ça. Et en y réfléchissant, je crois que la généalogie peut être assimilée, d’une certaine manière et en étant osé, aux cultes des Lares et Pénates dans l’ancienne Rome. Les Pénates veillent sur la famille, se déplacent avec elle. Ils veillent sur le feu domestique. Les Lares veillent sur les lieux et y sont attachés.
Qu’en est-il de nos ancêtres ? Quelle place leur donnons-nous dans notre foyer ? Quelle place donnons-nous aux lieux où ils ont vécu, parfois très éloignés de là où nous habitons, parfois très proches ?
Bonjour
J’ai essayé de poursuivre la réflexion sur le blog de FranceGenWeb (mais pas possible de mettre le lien)
Bonjour Guillaume,
Je viens de lire. Merci beaucoup. Voici le lien pour ceux qui ont envie de le lire : http://www.francegenweb.org/blog/index.php?post/2017/10/21/G%C3%A9n%C3%A9alogie-et-comm%C3%A9moration
Isabelle, le 26 février 2019;
Bonjour Monsieur COSSON, mon fils Hugues qui est en Allemagne actuellement pour consulter les archives, va terminer son master 2 histoire recherche en Juillet. Il fait toutes les reconstitutions historiques des poilus à Verdun, au sein de l’association » Le POILU de la MARNE « .
Je ne sais pas si pour être généalogiste, on peut parler de profil, mais Hugues cherche des renseignements sur la profession et surtout la formation.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’a aucun diplôme, ni aucune formation en droit.
Après un master 2, est il obligé de repartir sur une licence ?
Est ce Nîmes, l’école la mieux appropriée et la plus reconnue par les professionnels étant donné que ce serait une formation pour en faire sa profession ?
Merci beaucoup.
Bonjour Monsieur Cosson, mon fils Hugues, en master 2 histoire recherches, actuellement dans les archives en Allemagne et faisant partie de l’Association « le poilu de la marne » n’a aucune connaissances en droit.Est ce un souci pour la formation et doit il refaire une licence ?
Quelle est l’école la mieux reconnue par la profession?
Merci beaucoup.