C’est quoi une recherche généalogique pour un professionnel ?  Ce qu’il propose est en effet en train de changer. Le généalogiste familial ne peut plus se contenter de fournir de simples arbres avec des données d’état civil. Cette activité qui lui était traditionnelle a quasiment cessé d’exister. Les ressources en ligne suffisent désormais pour que son élaboration soit accessible à tout un chacun.

 

Du fait de cette modification, le généalogiste a plus de mal à légitimer son travail. Quels sont la nature et le prix du bien qu’il propose ? L’échange économique sanctionne les deux. Mais il reste ce problème, cette incertitude : comment légitimer et valoriser son travail ?

 

En  effet, face à lui, c’est un consommateur averti qu’il rencontre. Quelqu’un qui fait des recherches parfois depuis des dizaines d’années. Peut-être cette légitimation est-elle alors à trouver dans les motivations du généalogiste ?  Quelles sont-elles ?

  • Le fait qu’il soit intrigué. Il éprouve de l’intérêt, de la surprise, de la curiosité. Il veut comprendre.
  • Trouver une branche noble.
  • Retrouver des cousins et cousines. Identifier des personnes et aller à leur rencontre.
  • Retrouver des repères dans un monde évoluant à grande vitesse. Pour lutter contre le déracinement. Pour réaffirmer son identité.
  • Maîtriser le temps.
  • Retracer sa propre histoire. En retrouvant les lieux d’origine. En écrivant l’histoire d’un ancêtre.
  • Parce qu’il éprouve un besoin d’appartenance et qu’il peut la trouver par ce biais.
  • Pour se faire plaisir.

 

Et si la légitimation de son travail se trouvait là ? Les compétences du généalogiste professionnel font qu’il est en capacité de pouvoir répondre à plusieurs de ces motivations, donc à plusieurs des demandes possibles du généalogiste amateur  qui est son client. Mais a-t-il toujours conscience de ses compétences ? De ce qu’il peut offrir et exiger pécuniairement en fonction de celles-ci ?

 

Qui dit légitimation dit aussi derrière formation. Un généalogiste professionnel a une obligation de se former. Son client se forme. Chargé de cours à l’Université de Nîmes, je le vois tous les ans dans les différentes promotions à qui je donne des cours. Si en face le professionnel, même en poste, oublie de le faire, au bout d’un moment son client se passera de lui. Définitivement.