Le consommateur moderne est un hyper-consommateur selon Gilles Lipovetsky, philosophe de la consommation. Il est en perpétuelle recherche de changements et d’expériences émotionnelles. De ce fait, la publicité met moins en avant les avantages fonctionnels des produits et plus les valeurs subjectives censées être véhiculées. Ce qui peut entraîner un rapport privilégié des consommateurs avec leurs marques favorites.

Les consommateurs ont des relations de plus en plus émotionnelles avec les marques. Ils remettent en cause la consommation futile alors qu’ils ont besoin d’y retrouver du sens. 34% des consommateurs dans le monde déclarent privilégier l’achat d’une marque pour son engagement social ou environnemental. Il cherche à consommer utile.

Quel lien avec la généalogie ? J’y viens, ne vous inquiétez pas. Pour innover, il faut parfaitement connaître son domaine d’intervention, ses enjeux, ses problématiques.  Le crowdsourcing peut être utilisé pour encourager l’innovation en mettant en place des campagnes limitées à un certain nombre de participants au sein de réseaux fermés. Le crowdsourcing est l’utilisation de la créativité, de l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur. Il en existe un autre type : celui qui vise à la création de nouveaux produits ou services. C’est une innovation alors de forme, anecdotique et non de concept.

En généalogie, c’est le premier type qui est utilisé via l’indexation collaborative. Celle-ci peut-elle être utilisée par un professionnel ?

Dans ce cas, elle ne doit absolument pas être une manière de faire du travail spéculatif. C’est-à-dire faire travailler les personnes pour fournir au client  la meilleure proposition. Avec au bout du compte seul le « gagnant » récompensé, les autres n’ayant rien alors qu’ils ont travaillé. Cette manière de faire est incorrecte et indigne d’un véritable professionnel. Les participants n’ont pas à travailler pour rien. Pour ne pas brader les compétences. Pour ne pas généraliser ou ancrer de mauvaises pratiques.

Par contre, au vu de la manière dont se passe l’indexation collaborative (inscription via un formulaire, identifiant de connexion puis participation quand la personne a du temps ou envie), il faut penser, en tant que professionnel à lui proposer des avantages. Et à réfléchir lesquels avant de lancer son projet. C’est quelque chose à travailler commercialement. Mais, nous les professionnels de la généalogie, avons tous un trésor qui dort dans nos dossiers : une base de données. Comment la mettre à disposition du plus grand nombre sans y perdre de l’argent mais en y gagnant de la clientèle ou du personnel ? Parce que cela peut être aussi un moyen pour nous de recruter en repérant les personnes, en jaugeant la qualité de leur travail.

En tant que formateur en généalogie à l’Université de Nîmes, je vois le nombre de personnes qui ont envie de s’installer, promotion après promotion. Y aura-t-il de la place pour tous en indépendants ou bien faut-il inventer de nouvelles formes pour que tout le monde trouve cette place mais différemment ? N’y a-t-il pas un défi à relever ?