Tel est le titre du dernier billet que l’on peut lire ici : http://www.chroniquesdantan.com/humeur/recourir-a-un-professionnel-pourquoi-pas-mais-pourquoi-faire (Merci à elle pour la citation dans ce billet et j’aurais bien aimé lui  en trouver plus la concernant).

Christine Lescène, généalogiste professionnelle, a donné sa réponse sur son blog. Vous pouvez la lire ici  : http://genealogiepro.canalblog.com/archives/2016/11/03/34517315.html

Reprenons les arguments de Chroniques d’antan et voyons ce qu’il est possible de répondre.

La formation aux différentes étapes de la généalogie : Selon elle, elle devrait être prodiguée par un généalogiste professionnel. Sur ce point, je la rejoins complètement et nous sommes quelques uns à faire de la formation, notamment auprès des associations. Personnellement, j’aimerais bien que ce soit une obligation, par exemple,  pour toutes les associations adhérentes de la FFG. Cela ne peut faire que du bien à tout le monde. Nous, les professionnels, cela nous remet en question. Et nous permettons à nos clients de mieux se former et donc pouvons savoir quelle est leur véritable demande.

Le coaching collectif : des généalogistes professionnels viennent encadrer des amateurs sur une période de quelques jours, avec quelques conférences ciblées, et beaucoup de présence en salle pour aider les participants, nous dit-elle. Là encore, nous nous rejoignons. C’est quelque chose que j’ai déjà proposé personnellement, qui fait partie de mon offre de service. Mais je ne suis pas sûr que les généalogistes amateurs soient entièrement prêts pour cela. En tout cas, la sauce prend difficilement. Ou alors je n’ai pas su la vendre, c’est possible aussi.

Les  spécificités géographiques : Les questions qu’elle pose sont des questions importantes. Reprenons ce qu’elle écrit :  » Pour toutes ces branches à l’étranger, je suis prête à payer un professionnel sur place pour avancer dans mes recherches, mais avant de m’engager j’ai besoin de savoir qui il est, s’il est compétent, s’il a vraiment les accès qu’il prétend avoir et si je ne vais pas gaspiller inutilement mon argent. Et je me heurte alors à un mur, qui est l’absence d’informations à ce niveau. Par qui passer ? Dans une profession qui n’est pas réglementée, à qui faire confiance, comment savoir ? La question se pose de la même façon pour les généalogistes professionnels travaillant sur le territoire français. » Il existe peut-être une possibilité pour pallier à cela. Et si la profession mettait en place un généadvisor ? Un site, gratuit pour les particuliers, payant pour les professionnels, où les personnes pourraient non seulement trouver le professionnel qui les intéresse, mais aussi pourrait lire les commentaires, voir les notes de ceux qui ont utilisé leurs services. La profession est-elle prête ? Je ne suis pas sûr. Mais ce pourrait être l’idéal. Après tout, cela existe pour les hôtels, les restaurants, les artisans (j’ai lu cela dans le Midi Libre édition Aveyron du mardi 1er novembre)… Pourquoi pas pour les généalogistes familiaux ?

Le diplôme : Effectivement, comme elle le souligne, il n’existe pas de diplôme d’état pour les généalogistes familiaux, juste deux DU (Nîmes, et Le Mans depuis peu). Quand l’université de Nîmes a voulu mettre en place son diplôme, sa première idée était une licence professionnelle. Donc une formation qualifiante pour l’emploi, conçue dans un objectif d’insertion professionnelle directe, avec des enseignements théoriques et pratiques, un projet tutoré et… un stage de 12 à 16 semaines. Et là, grosse pierre d’achoppement. Voire même un énorme rocher. Depuis que je donne les cours de généalogie, je n’ai vu aucun, je dis bien AUCUN,  généalogiste familial professionnel qui ait accepté de prendre  un des étudiants de Nîmes voulant faire un stage. De ce fait, quand j’ai pu, j’ai pris en stage l’étudiant parce qu’il fallait bien répondre à sa demande. Les généalogistes successoraux, aucun souci, ils ont l’habitude de le faire. Mais les familiaux… L’université avait fait un sondage au préalable : même constat ! PERSONNE, nada, aucune volonté. Aucun retour positif ! Or, sans stage de 12 à 16 semaines, impossibilité totale de mettre en place une licence professionnelle. Seul un DU était possible. Ce n’est pas un diplôme national mais la faute à qui ? Et il a le mérite d’exister. C’est mieux que rien ! Et des deux DU, seule l’université de Nîmes est allé chercher pour le moment un généalogiste installé. A ma connaissance, des échos que j’en ai, ce n’est pas le cas pour Le Mans.

Les compétences commerciales du professionnel : Autre gros sujet. Y a t-il volonté de la part des chambres syndicales de former leurs membres  ? Je ne suis pas sûr quand je vois qu’elles n’acceptent que les gens installés depuis 2 ans. Et avant, il se passe quoi ? Les deux premières années sont importantes. Et une fois qu’on est membre ? La discussion que j’ai eu avec une de leurs vice-présidentes me laisse un doute. L’université de Nîmes, encore une fois, voyant que ses étudiants ont, pour certains, une volonté de s’installer, a décidé de les accompagner. De ce fait, un nouveau DU est dans les tuyaux, dont je suis à l’origine. Ce n’est pas pour me vanter que je le dis mais simplement parce qu’en tant que professionnel, je vois ce qui se passe et je me dois d’y répondre. Parce que ce sont aussi des compétences primordiales. L’important ce n’est pas de faire signer un beau contrat, l’important c’est d’aller chercher la clientèle : écouter les vrais besoins du client,  orienter les recherches,  le conseiller sur telle ou telle approche ou  enseigner la généalogie. Pour ce qui est de l’enseignement, tout le monde n’est pas pédagogue et n’a pas envie de le devenir. Pour tout le reste, cela passe par les compétences commerciales. Obligatoirement.

Les questions que pose Chroniques d’antan sont de véritables questions auxquelles la profession doit réfléchir et apporter des réponses. Nécessaires. Obligatoires. Et qu’elle doit largement diffuser auprès de la communauté généalogique. Est-elle prête à le faire ?