Le 4 août 1903, Monsieur Nassoy envoie une note de service à Antoine-Joseph : une évasion a été accomplie dans des conditions particulièrement audacieuses. Cela vient de révéler le danger qu’il y aurait à mettre en service des bidons à eau ou des baquets de propreté dont les poignées mal assujetties et faciles à démonter peuvent devenir une arme dangereuse entre les mains des détenus et servir dans tous les cas à ouvrir les entraves et serrures. Par la faute de certains gardiens-chefs, l’entrepreneur a mis en service des baquets de propreté dont les poignées peuvent être arrachées facilement. L’ancien modèle coûtait certes plus cher mais il était plus solide et ne présentait pas l’inconvénient grave de mettre un outil dangereux entre les mains des détenus. Dans les délais de huit jours, les bidons et baquets présentant ces inconvénients devront être impérativement changés. Les poignées en fer, surtout celles des petits baquets en bois dur, seront clouées sur les côtés. Encore mieux, deux douelles, une sur chaque côté, dépassant les autres, percées chacune d’un trou dans lequel on passe la main pour transporter le baquet. Pour les très grands baquets, qui ne sont jamais dans les dortoirs, l’inconvénient des poignées n’est pas aussi grand.