Le Royaume de France était doté de nombreux ateliers monétaires dont l’implantation répondait souvent à des évènements politiques et/ou économiques. depuis les premiers Capétiens, les rois de France ont cherché à contrôler l’une de leurs prérogatives : le droit de battre monnaie. Dans les faits, elle s’est manifestée par la suppression d’un certain nombre d’ateliers, que ce soit en les asphyxiant économiquement ou en rachetant le droit de battre monnaie à certains grands féodaux. Certains évènements historiques aboutirent à la création et à la multiplication des ateliers. La Guerre de 100 ans est à ce titre assez marquante, les anglais prenant le contrôle d’ateliers réguliers, obligeant des rois comme Charles VII par exemple à en créer d’autres. Au gré des conquêtes, des déplacements de troupes, ils furent maintenus ou pas. certains connurent une activité limitée à quelques mois ou années. D’autres furent anéantis comme celui de Montreuil-Bonnin en 1346. Les troupes anglaises firent en effet pendre les 200 monnayeurs aux créneaux du château. Enfin les épidémies, comme celle de la Peste Noire, créèrent des ateliers. Les guerres de religion, celles pour lesquelles des territoires sont revendiqués (comme les territoires italiens de Charles VIII à François 1er) sont propices à l’ouverture d’ateliers provisoires ou à l’étranger. Quasiment toutes les régions françaises ont eu, à un moment donné de leur histoire, un atelier monétaire royal. Dans le courant du XVIIème, la frappe de certains doublons tournois et liards de cuivre furent confiée à des traitants qui eurent la possibilité d’établir des ateliers dans les lieux qu’ils jugeaient commodes. Ces ateliers provisoires portent le nom de fabriques. Les XVIIème et XVIIIème siècles furent marqués par une relative stabilité des ateliers, même si la plupart connurent des périodes de chômage. Un édit de février 1772 ferma les ateliers jugés trop coûteux, ayant une faible activité au regard de leurs frappes (Eh oui ! Déjà !). Mais à la Révolution , des ateliers provisoires furent créés pour fondre les cloches et les transformer en monnaies. 185 ateliers monétaires ont existé de 987 à 1793. Parmi ceux-ci, 31 ne sont plus sur le territoire français : un en Belgique (Tournai), un en Ecosse (Edimbourg), un en Palestine (Saint Jean d’Acre), 14 en Espagne et autant en Italie. L’existence de 4 ateliers n’est attestée que par une simple mention d’archives.