Une monnaie féodale se définit par exclusion simple : ce n’est pas une monnaie frappée par le roi de France en son nom propre. Mais elle a pu être frappée par un roi étranger (notamment le roi d’Angleterre pendant la guerre de 100 ans, par exemple dans le Limousin, le Poitou, l’Aquitaine). Ce n’est pas non plus une monnaie étrangère. Mais l’étranger d’aujourd’hui a pu être un territoire français antérieurement et inversement. C’est le cas de la Savoie, de Naples ou de Milan. Tout est donc affaire d’interprétation politique. Les féodaux qui battent monnaie, au départ, sont des municipalités, des abbayes, des évêchés. Les premières sont frappées au Xème siècle. L’organisation de la frappe est justifiée par : un service rendu par les pouvoirs locaux à une population en expansion démographique et économique. l’affirmation de ces mêmes pouvoirs de leur existence et de leur autonomie. A l’époque, les services communs sont fournis par au niveau local par ce qui reste encore debout après les sièclkes sombres qui ont suivi le dépeçage des empires romains puis de Charlemagne. Ceux qui vont frapper monnaie seront les seules structures organisées existantes, une fois leur pouvoir mieux installé et un embryon d’administration locale mis en place. Le droit de monnayer est aussi source de profit. Par exemple, en Touraine, les deniers de Saint Martin de Tours vont donner au XIIème siècle naissance au denier tournois puis à la livre tournois, bien connus de tous les généalogistes. Dans le Comté Toulousain, on va parler de sol raymondin. Dans celui de Montpellier, de sol melgorien (des comtes de Melgueil). Les monnaies de l’Orléanais rappellent directement le style monétaire gaulois. Dans le Bourbonnais, le Prieuré de Souvigny, dépendant de Cluny, s’arrogea le droit de battre monnaie, droit qu’il n’avait pas, et se le fait confirmer pendant le cours règne du pape Etienne IX. Pour vous donner quelques exemples parmi tant d’autres.