L’annonce sur Facebook par Pierre-Valéry Archassal de la signature de son contrat pour son 27ème ouvrage, le fait aussi que je viens de rédiger unelongue bibliographie dans le domaine de la généalogie pour la bibliothèque universitaire de Nîmes, me font me poser des questions : qui écrit ? Quand je vois les ouvrages des éditions Autrement ou d’Archives et Cultures, je peux me tromper, mais mon impression première est que ces éditions recherchent en priorité des auteurs généalogistes parisiens ou d’Île de France. Comme si, pour écrire un ouvrage, la province n’existait plus. Pour des articles dans les revues oui, certes, mais pour un ouvrage ? J’ai vraiment l’impression que non. Je me dis alors que le généalogiste de province doit se démarquer. Aller chercher ailleurs ou faire autrement s’il a envie de publier. C’est peut-être mon expérience personnelle ou mon ressenti qui parle. Aucune jalousie, aucune envie de ma part. Juste un constat et une nécessité de faire autrement, d’ouvrir une fois encore le champ des possibles. L’inédit de Charles Fourier aux éditions Fata Morgana, des éditions réputées pour la qualité de leur catalogue dans le milieu éditorial, la publication des Fragments d’Epiménide dans le prochain Cahier Charles Fourier (parution 2ème semestre 2014), l’inédit de Sade dans la revue Inter-Textes (revue du laboratoire de littérature comparée de l’Unversité de Thessalonique) auxquels j’ai participé font sans doute partie de cette volonté d’ouverture. De même je crois l’inédit d’Adiamantos Corays, en collaboration avec deux étudiants de l’Ecole des Chartes et un professeur de l’Université d’Athènes, qui est en cours. Il me semble que je suis en train de conscientiser tout cela. Je crois que mon envie d’écrire hors du domaine de la généalogie, complètement en dehors (sur Edmund Pevensie et cela fait plusieurs années que j’y travaille avec des interruptions, des envies de reprendre, des périodes de travail et d’amélioration) et parce que pour tous ceux ci-dessus, nous n’en étions pas loin (par le biais de la paléographie), vient aussi de ce constat. C’est sans doute plus compliqué à écrire, plus prise de risque. Cest écrire sans filet qu’ écrire hors de sa spécialité. Mais cela peut montrer que la généalogiste professionnel peut être quelqu’un d’autre, ouvert à d’autres mondes. Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas écrire dans sa spécialité. Mais je crois vraiment que, nous les généalogistes de province, nous nous devons d’aller vers d’autres rivages si nous voulons être publiés. En tout cas c’est ainsi que je le ressens pour le moment.