Un long travail qui voit enfin une consécration, une concrétisation. Enfin, je le ressens comme cela en tout cas. La semaine dernière, j’ai reçu comme convenu 20 exemplaires des Editions Fata Morgana du Réveil d’Epiménide, un inédit inachevé de Charles Fourier, transcrit par ma collaboratrice et moi. Pas une sinécure cette transcription. A côté, un chat écrit mieux, c’est dire ! Qu’est-ce qu’on s’est pris le chou !!!! Une horreur vraiment. Et comme tout manuscrit littéraire, écrit à la main, des ratures, des lignes écrites dans les interlignes, dans les marges, en travers, des surcharges, des abréviations connues de lui seul. Heureusement, comme tout texte que nous transcrivons, il faut s’habituer à l’écriture et ensuite cela devient plus facile. Enfin, en théorie ! En pratique, ce n’est pas toujours le cas. Avant cette publication, il y avait eu sur ce sujet une conférence à l’Université Paris VIII Vincennes, visible sur Youtube, devant le spécialiste français de Charles Fourier, René Schérer (frère d’Eric Rohmer et compagnon de Guy Hocquenghem), et ses élèves en philosophie dans le cadre du séminaire qu’il anime toujours. Cette transcription, difficile, compliquée, ne pouvait rester selon lui inédite. il en était trop enthousiaste. Tellement d’autres s’y étaient cassés les dents, les yeux, les mains…. Cela aurait été dommage. Alors il a démarché avec un de ses élèves, Constantin Irodotou (mon client à la base), les éditions Fata Morgana, l’Association d’Etudes Fourieristes et le Centre Georges Chevrier de l’Université de Bourgogne afin que la publication soit possible. Et la semaine dernière… La factrice sonnait à ma porte pour me déposer mes exemplaires. Waouh ! J’en suis fier et chamboulé à la fois. Sachant que ce n’est pas fini, les Cahiers Charles Fourier devant publier les fragments de ce Réveil (en fait une autre version, plus féministe, que Fourier n’a pas développé). Entre ça, la publication auparavant d’un texte inédit de Sade dans la revue du Laboratoire de Littérature Comparée de l’Université de Thessalonique, que nous avons transcrit aussi et dans les cartons d’autres projets, dont un avec l’université d’Athènes, je me dis que le travail de paléographe est un travail intéressant. Reconnaissant. Varié. Bref l’éclate totale. Autant j’ai du plaisir à faire des recherches généalogiques, autant je m’amuse en transcrivant. Bref…. Cette publication, ce n’est que du plaisir.