Il y a des moments où, en tant que professeur, on se pose des cas de conscience. Jusqu’où a-t-on le droit d’aller ? Peut-on réagir en fonction du coeur ? C’est compliqué. Vraiment compliqué à des moments. Que faire par exemple quand un de vos étudiants vous donne une réponse lors d’un examen qui n’est pas hors sujet mais pas non plus la réponse que vous attendez et qu’il vous développe celle-ci sur une page ? Vous voyez qu’il a bossé, mais ce n’est pas complètement ce que vous attendez. Et ce n’est pas non plus hors sujet. Juste à la frontière entre les deux. vous notez comment, dites voir un peu ? La généalogie n’est pas une science exacte. Plusieurs réponses sont parfois possibles à une question. Plusieurs solutions, toutes valables. Un de vos étudiants vous donne la solution à laquelle vous n’avez pas pensé, même si vous êtes doué, même si vous avez de l’expérience de plusieurs dizaines d’années. Et là, vous faites quoi de votre barême ? Que faire quand vous voyez un étudiant paniquer devant sa copie ? Il connaît les réponses, c’est évident, son attitude corporelle vous le montre, il écrit très régulièrement, mais vous le voyez paniquer. C’est clair, son attitude corporelle vous le montre aussi. Quelle réponse vous pouvez apporter à cela ? Je ne sais alors quelle doit être la bonne réponse. Je ne sais même pas s’il y en a une. Je préfère utiliser la réponse du coeur, celle avec laquelle je me sens le plus en paix. Tant pis si elle ne convient pas toujours à l’administration, si elle peut paraître surprenante. Je me sens en paix, je fais la proposition qui me convient le mieux. Mais cela me pose énormément de questions. Ce n’est pas simple, vraiment pas simple. Mais c’est aussi ce qui fait le fun de professer à des étudiants, de faire passer son savoir à de jeunes têtes. Ou à des têtes plus chenues.