Cela fait maintenant 30 ans que je fais de la généalogie et je n’ai jamais vu cela. Dieu sait que, pourtant, des généalogies sont passées entre mes doigts. Mais là, c’est le pompon pour la famille sur laquelle nous travaillons ma collaboratrice et moi. Du XVIIe siècle à 1932, nous avons tout ce qui plaît aux ethnologues en terme de parenté. Tout ! Des renchaînements d’alliances : A épouse B, B épouse C, C épouse D, D épouse A. Des unions remarquables : A et B, frère et soeur, épousent C et D, frère et soeur, en même temps que le parent veuf d’A et B épouse le parent veuf de C et D. Des mariages entre différentes branches d’une même famille, différenciées juste par leur nom d’oustal : A Boulou, fils d’A Boulou et d’A Matrassou, épouse A Peliot, fille d’A Peliot et d’A Cessot, A étant alors le nom de famille. Des mariages entre cousins, proches ou éloignés. C’est vraiment le jeu des sept familles. Une horreur sur 5 km carrés. Allez soyons généreux : 10 km carrés. Mais vraiment en étant généreux. Chaque fois que nous trouvons un nouveau nom de famille, la question est : bon, alors, avec qui il est apparenté le petit nouveau ? Du coup, nous faisons des rafles de relevés systématiques. Nous sommes sûrs de tous les trouver, d’une manière ou d’une autre. Et pas d’ennuis dus à la consanguinité, à notre connaissance du moins. Jamais vu ça ! Et je ne vous parle même pas de l’implexe qu’il y a derrière du coup. On a renoncé à la calculer, mais il doit être proche de celui d’Alphonse XIII d’Espagne. De mémoire, ses ancêtres réels étaient 10 fois inférieurs à ses ancêtres potentiels à une génération donnée. Je crois que c’est ce roi. Ou son père. Enfin, bref, peu importe, vous voyez le topo. Mais en même temps, ce n’est ni rébarbatif, ni ennuyeux. Cela nous permet de francs éclats de rire. Au grand dam parfois du reste de la salle de lecture qui nous regardent interloqués façon : c’est qui ces extra-terrestres ? De grands moments festifs !