Je suis en train de préparer les textes pour le stage de paléographie, d’essayer de faire des choix entre plusieurs textes, plusieurs difficultés. Et, alors que j’étais en train de consulter les productions et sentences de l’officialité diocésaine d’Albi pour récupérer une dispense de mariage, je suis tombé sur un petit texte, une perle. Les paroissiens du petit consulat de Taïx (Tarn) rédigent une plainte contre leur prêtre. Il est tout nouveau dans la paroisse mais rien ne va. Il faut dire que le prêtre n’a pas vraiment une conduite très catholique. Plutôt que de dire l’office, pendant les heures prévues pour les différentes messes, le voilà qu’il quitte la soutane pour aller courir dans les cabarets et s’enivrer au vu et au su de tous. Du coup, personne ne dit la messe. Et çà, c’est pas bien du tout. Bon, il est jeune, cela pourrait passer à la rigueur. Sauf que, il ne se contente pas de boire un ou deux canons. Quand il les a bu, il n’hésite pas à prononcer des paroles salaces à chaque fois qu’il croise une femme de la paroisse. Voire des paroles très salaces. Les paroissiens ne pouvaient même pas imaginer celà dans la bouche d’un prêtre. Il serait en droit de payer la gabelle, rien que pour ses paroles, selon leurs dires. Je vous laisse imaginer le scandale. Cela ne peut plus durer. L’évêque d’Albi doit faire quelque chose. Sauf que l’évêque, il est bien embêté. Parce qu’il le connaît le drôle. Connu comme le loup blanc. L’évêque de Castres le lui a envoyé, ne sachant plus quoi en faire ni où lui donner un vicariat, tellement le scandale suivait ses traces dans son diocèse. Mais un changement de diocèse ne veut pas dire changer de comportement. Des pénitences ? Il peut en faire autant que vous en voulez, pas de problème, mais il ne se repent pas pour autant. Bref, tant pis, l’évêque compatit aux difficultés, attribue un vicaire supplémentaire à Taïx mais c’est tout ce qu’il peut faire. Taïx devra s’en contenter !