Un petit texte que j’ai trouvé sympa dans les registres paroissiaux de Carmaux (81) et que j’avais envie de partager avec vous. J’ai mis des paragraphes et je l’ai transcrit en français actuel. Volontairement. Le voici : Le 22e avril de l’an 1754 à dix heures du matin, Maître Pezet, bachelier en l’un et l’autre droit, curé de Carmaux et de ses annexes, s’est transporté avec son vicaire soussigné et le sieur maître d’écoles du présent lieu, prêtre, au lieu des charbonnières dites Montalbeau pour y bénir les charbonnières et machines, le bâtiment de la verrerie étant depuis avant-hier 20e du courant entièrement construit sur le terrain appellé le Ponchou situé dans la terre de Blaye au nom et par les soins de Messire le Chevalier de Solages, capitaine dans le Régiment des Carabiniers. La cérémonie a été faite ainsy que s’ensuit : Monsieur le curé revêtu de surplis, de l’étole, et chappe violette, et ses autres deux prêtres du surplis, précédés de la croix levée, a commencé à chanter au fond du degré du bâtiment le Veni Creator et on a fait le tour dudit bâtiment en dehors en continuant de chanter ledit hymne. De retour devant la porte maîtresse du bâtiment, le sieur curé a fait la bénédiction de tout le corps du bâtiment. Cela fait, on est monté dans l’intérieur de la verrerie et on a fait le tour du four aussi processionnellement en chantant le psaume nidi dominus adifficaverit domum. Et arrivé à la maîtresse embouchure du four, ledit curé a béni le four et a allumé lui-même avec son flambeau le feu dans ledit four, pendant que les deux autres prêtres chantaient sept strophes de l’hymne Veni Creator accende lumen sensibus. Et puis on a chanté le Te Deum. De là, on est descendu de la verrerie pour aller bénir la maison qui est presque attenant la verrerie du côté du levant ou doivent loger les ouvriers de ladite verrerie. A laquelle cérémonie ont assisté le susdit noble chevalier de Solages avec son épouse, les deux jeunes messieurs fils à Messire de Solages, de Carmaux marquis, et plusieurs autres personnes du présent lieu de Carmaux. Le lendemain 23e du courant à 10 heures du matin, nous avons chanté une messe solemnelle pour demander la bénédiction du ciel sur cet ouvrage, à laquelle ont très pieusement assisté les susdits chevalier de Solages, dame son épouse, les jeunes messieurs fils à Monsieur le marquis de Carmaux et tous les ouvriers de la verrerie et charbonnières dudit noble chevalier de Solages. Omnia Sint ad majorem Dei gloriam.