Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, quand une situation me fait peur, m’angoisse, quand je vois l’avenir s’assombrir, il y a un moment où j’arrête dans le « ohmondieulacatastrophearriveetjenevaisrienpouvoirfaire », je me calme et j’essaie d’imaginer des solutions. Toutes les solutions, même les plus farfelues. Surtout les plus farfelues. D’abord, je le redis, cela me calme. J’arrête de barjoter, je me surventile un bon coup avec des respirations saccadées. Et j’ouvre mes vannes des solutions. Cela me débloque aussi, me déstresse, me décrispe. Je trouve cela beaucoup plus « rentable », beaucoup plus actif, productif. Le catastrophisme, c’est bien de temps en temps, histoire de se mettre une dose de stress positif, mais à haute dose mais cela ne fait pas avancer. Que se passerait-il si… ? Et si, à la place de ceci, je tentais cela ? Ou cela ? Ou encore cela ? Et est-ce que ça, ça pourrait marcher ? Et c’est fou comme, in fine, la situation qui me paraîssait catastrophique, insurmontable, cette situation où j’avais l’impression d’être une mouche dans un bocal se cognant partout pour sortir, tout compte fait, est devenue une situation plus banale, plus classique. Je n’ai pas forcément trouver la bonne solution. Peut-être qu’elle est encore à inventer. Mais je suis passé outre ma peur. Et je peux continuer d’avancer. Professionnellement, j’agis toujours ainsi. Pour ne pas me laisser surprendre, ou pas trop. Dans la limite d’un raisonnable que je me suis fixé en tout cas.