C’est le reproche que m’a fait il y a quelques temps un de mes confrères en lisant les notes du blog. Le terme m’a suffisamment choqué pour m’interroger. Ai-je cette prétention-là de me montrer comme un entrepreneur modèle ? Ou bien n’a-t-il pas compris ma démarche intellectuelle ? Je ne sais pas. Ce dont je suis sûr, c’est que trouver de l’information sur le métier de généalogiste est très compliqué pour celui qui s’intéresse à la profession. Cette information-là est rare, que ce soit sur Internet ou par le biais des chambres syndicales. Il n’existe pas de réflexion disponible sur ce métier, pas d’analyse économique, pas d’études de marché. Pas de modèle économique, ce qui est plus grave. La profession s’est organisée il y a trente ans quand la CSGHF a été créée. Et à ma connaissance, il n’y a pas d’analyse disponible sur ces 30 ans de vie professionnelle. Combien de généalogistes se sont installés ? Quel est le turn-over de la profession sur cette période ? Nul ne le sait. A ma connaissance, il n’y a pas non plus de statistique décennale sur le CAHT moyen du professionnel. Et il est vrai que j’essaie d’apporter une réflexion sur ces thèmes. Gratuitement. Cette littérature existe peut-être par ailleurs, mais que je sache elle n’est même pas grise pour le professionnel que je suis, elle est noire. Il est vrai que pour pouvoir nourrir ma réflexion, j’utilise mon vécu. Parce que c’est le plus simple. Est-ce pour cela qu’il estime que je m’autoproclame entrepreneur modèle ? En même temps, que je sache, si je me suis exposé, je n’ai vu aucun de mes confrères le faire, lui le premier. Entrepreneur modèle peut-être dans le sens où il n’y en a pas d’autre qui pourrait équilibrer la balance. En même temps, je suis membre d’une communauté généalogique au sens large et j’essaie, dans la mesure de mon possible, d’apporter ma pierre à cette communauté. Rédiger des commentaires dans les autres blogs, publier des articles, partager mes connaissances par le biais de cours sont, pour moi, des évidences. Cela fait 30 ans que je fais des recherches généalogiques. 30 ans que je baigne dans ce milieu. Me sentir hors de cette communauté, sous prétexte que je suis devenu professionnel, me gênerait beaucoup. Il ne me tarde qu’une chose : qu’un autre professionnel se lance dans le grand bassin, s’expose, propose d’autres thèmes de réflexion, économique ou pas, bref que la profession avance à découvert. Qui osera ?