Une fois encore, en lisant la note de Généinfos parlant du rapprochement bigenet / généanet, ma réflexion avance sur la question du modèle économique. Les rapprochements se font de plus en plus. Ce n’est pas anodin. Le monde professionnel de la généalogie est en train d’arriver à maturité. Il n’y aura pas de parts de gâteau pour tout le monde. Seuls survivront ceux qui auront su s’adapter. De plus en plus, cela me conforte dans mon idée qu’il n’y a qu’un seul modèle économique. Un modèle où il y a à la fois du gratuit et du payant. Un modèle basé sur Internet. Un modèle que, seul, isolé dans son coin, personne ne peut réaliser. Un modèle qu’à ma connaissance, les généalogistes professionnels ont refusé, sous prétexte qu’il ne fallait pas être commercial. Un modèle que, pourtant, les associations ont adopté il y a bien longtemps, dès l’apparition du Minitel c’est dire. Et si, nous étions, nous les généalogistes familiaux, dans l’erreur ? Combien sommes-nous à être rentables ? Combien sommes-nous à avoir créer de l’emploi à part le nôtre, et encore ? Combien ? Très peu, soyons réalistes. Ce que nous faisions pouvait encore passer tant que le marché n’était pas à maturité, qu’il se développait parce qu’il y avait de la place pour tout le monde. Ce n’est plus le cas. Je trouve quand même curieux que nous ayons refusé ce modèle de la rentabilité économique. Qu’est-ce qui nous a empêché ? Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête des précurseurs puis de nous tous ? Aucune idée. Mais bon, le changement est encore possible. Enfin, il me semble. Vous vous souvenez peut-être de cette scène de Dune où le duc Léto Atréides discute avec son fils Paul, le futur Muad’Dib. Il lui dit simplement une phrase, alors qu’ils regardent ensemble une dernière fois la mer depuis le château Caladan, juste avant leur départ pour Arrakis. Il lui dit : « le dormeur doit se réveiller ! » Je crois que nous en sommes à ce moment très précis. Dans Dune, cette phrase a permis, dans le désert profond, à Paul de mettre en branle son destin, de trouver des alliés, de modifier l’Histoire. Basculons notre destin, nous en sommes encore capables. Sinon, sous peu, notre métier n’existera plus et nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous même.