Internet modifie profondément la donne, les demandes que peuvent nous faire la clientèle. Je m’aperçois en même temps que l’arrivée d’Internet génère de nouvelles demandes. Et si le métier de généalogiste familial se modifiait lui aussi ? Quelques demandes récentes que je viens de recevoir, en lien avec Internet. Un monsieur m’appelle pour me dire qu’il vient d’apprendre qu’un de ses arrières-tontons a émigré en Amérique. En consultant Ancestry, il trouve à la même époque le même nom que son tonton. S’agit-il de lui ou pas ? A nous de le lui dire. Un étudiant en histoire, moderniste, vient me voir : toutes les recherches qu’il a pu mener jusqu’à présent ont été faites grâce à Internet. Son directeur de recherches lui demande maintenant de consulter les documents d’archives. Problème : il ne sait pas les lire, même pour la fin du XVIIIe siècle, sa période d’étude. Comment faire ? Un Brésilien sait que Papy Gilles est né dans les environs de Toulouse. En consultant Internet, il se rend compte que dans les environs de Toulouse trois familles différentes, sur trois départements, portent son nom de famille. A laquelle appartient Papy Gilles ? Quelques exemples donc parmi des dizaines. Je crois qu’alors il nous faut nous adapter à la nouvelle demande. A mon avis, les personnes qui nous demanderont des généalogies complètes se feront de plus en plus rares. Par contre, nous aurons des demandes de « dévolution familiale ». Des personnes qui ont trouvé de l’information sur Internet, que ce soit par le biais des mises en ligne de l’état civil, des registres paroissiaux ou par le biais des sociétés commerciales mais qui voudront des compléments d’information. Et qui se tourneront alors vers nous pour cela. A nous aussi de trouver des niches de non-dépouillement comme le XVIe siècle. Peu de personnes s’y sont attelées. Une clientèle existe pourtant sur ce siècle-là. A nous d’aller la chercher. Je ne crois pas qu’Internet met en place des gens qui soient gagnants (financièrement parlant) et d’autres qui soient perdants. Je crois plutôt qu’Internet va faire du tri entre ceux qui sauront s’adapter à ce nouvel outil et les autres qui disparaîtront assez vite.