Lors d’une discussion entre collègues a surgi l’idée suivante : il faudrait lancer une croisade contre les Présidents des Conseils Généraux afin de mieux faire connaître notre métier et obtenir des passe-droits de leur part. Montjoie Saint Denis ! Sus aux Infidèles ! Allons libérer notre Saint Sépulchre ! Delenda est Carthago ! Timeo Danaos sed dona ferentes ! J’en passe et des meilleures … Houlah !Ma bonne dame, comme vous y allez ! Une Croisade ? On ne dérange pas Dieu pour si peu ! Plus sérieusement, quel est notre intérêt là-dedans ? L’idée en elle-même me semble louable. Mais … Quelle est notre marge de manoeuvres ? Concrètement, il faut être naïf pour croire que notre pouvoir économique intéresse les Présidents des Conseils Généraux. Nous ne représentons que nous-mêmes et que nous soyons là ou pas les intéressent peu, voire pas du tout. Notre CA HT est faible pour le moment, nous ne générons pas des centaines voire des milliers d’emplois. Donc pour eux, aucun intérêt ! Il est de même clair pour moi que nous n’obtiendrons jamais un règlement de la salle de lecture des différents dépôts d’Archives pour nous tous seuls. En tout cas, cela ne viendra pas des Conseils Généraux. A la rigueur, en discutant avec les différents directeurs d’Archives des dépôts que nous fréquentons, en nous présentant, en nous faisant apprécier d’eux d’une manière ou d’une autre, il y aura peut-être quelques passe-droits qui nous serons accordés. Et encore ! De même, nous sommes prisonniers des dépôts que nous fréquentons. Les sources qui nous intéressent, elles sont là et nulle par ailleurs. Contrairement à d’autres métiers, nous ne pouvons pas nous délocaliser en Chine ou dans les pays du Maghreb. Si le courant ne passe pas avec un directeur d’Archives, il n’y a plus qu’à espérer une éventuelle mutation… C’est ce j’appelle une fausse bonne idée. Du temps perdu inutilement, j’en ai fait l’expérience avec mon Président de Conseil Général qui est aussi Député. L’entretien a été aimable mais il s’en tamponnait le cristallin de notre discussion. A nous de nous adapter et non l’inverse.