Selon Michaël Porter, la rivalité entre les concurrents existants prend la forme bien connue de manoeuvres pour obtenir une position avantageuse. Dans la plupart des secteurs, les actions contre la concurrence engagées par une firme ont des effets sensibles sur ses concurrents qui les poussent à des représailles ou à faire des efforts pour contrer ces actions. En cas d’actions et de contre-actions trop virulentes de part et d’autre, il se peut que tout le monde en souffre et que la situation générale se soit détériorée. Qu’en est-il dans le secteur de la généalogie ? Je vais prendre pour cela l’exemple des Premières Assises de la Fédération Française de Généalogie. La FFG a provoqué la rencontre entre les différents partenaires du monde généalogique, dans un dialogue assez franc, sans langue de bois. Du point de vue professionnel, ont été invités la Chambre Syndicale des Généalogistes et Héraldistes de France, savoir Myriam Provence et Jean-Louis Beaucarnot, ainsi que Gérard Dusseaux représentant Coutot-Roehrig. La Chambre des Généalogistes Professionnels, troisième membre fondateur de l’USGP, n’a semble-t-il pas été conviée. Ce n’est peut-être pas anodin si cet oubli est passé par le filtre de la rivalité entre concurrents existants. Voyons comment. Quelles sont les actions de la Chambre des Généalogistes Professionnels ? Depuis quelques années, elle fait de la publicité pour l’ensemble de ses membres généalogistes familiaux. Elle est numériquement plus importante que l’autre chambre familiale. Elle essaie de nouvelles actions pour améliorer la situation globale des généalogistes. Elle existe depuis 1997 seulement. La Chambre Syndicale des Généalogistes et Héraldistes de France existe depuis plus longtemps (1980 dit sa publicité). Certains de ses membres sont médiatiquement très connus, d’autres totalement inconnus ou presque. Elle ne fait pas de publicité pour l’ensemble de ses membres généalogistes familiaux. Elle est moins importante numériquement. La CGP peut lui sembler être une concurrente sérieuse, en tout cas l’oblige à se remettre en question, à ne pas vivre sur ses acquis. En outre, la Chambre Syndicale des Généalogistes et Héraldistes de France semble vouloir être la seule interlocutrice valable pour les partenaires insitutionnels. C’est du moins l’impression qu’elle donne. Je ne dis pas qu’elle le fait. Un moyen est d’oublier de convier l’autre chambre rivale à des rendez-vous importants. Pas conviée, donc pas de rivalité. Donc aussi, pas de risque qu’elle prenne de la place. Je ne parle que de ressenti. Même si je suis vice-président tout nouvellement élu de la CGP, j’essaie de rester le plus objectif possible et de m’en tenir à mon ressenti. Il me semble que, dans notre secteur où nous sommes relativement peu nombreux, dans un secteur relativement équilibré quant à la dimension des études (du moins pour les familiaux), quant aux ressources de chacun, il n’y a guère de possiblité de se tromper sur les forces relatives en présence. Il me semble que la concurrence est malgré tout âpre, chacune des chambres essayant d’imposer une discipline et de jouer un rôle de coordination. Il me semble aussi que la croissance de notre secteur est relativement lente. Sinon, il ne faudrait pas autant d’années pour en vivre correctement. Pourtant, nous ne nous faisons pas complètement concurrence entre nous. Il me semble qu’il y a de la place pour tout le monde. Nous travaillons entre nous, généalogistes, quelle que soit l’appartenance de notre chambre syndicale, en bonne intelligence. Peut-être y a-t-il de chaque côté une politique à revoir pour faire progresser tout le monde ?