Avez-vous constaté qu’il n’existe rien sur le métier de généalogiste ? J’ai beau chercher, je ne trouve rien. Ni à l’APCE, ni au CIDJ, ni à l’ONISEP. Rien non plus chez les éditeurs spécialistes. Seule une notice existe dans le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et Emplois). Quelles pourraient en être les raisons ? J’ai posé la question à Elisabeth Vinay, responsable des fiches professionnelles à l’APCE. Je lui ai même fait une proposition. Sa réponse fut la suivante : Nous n’avons pas la généalogie comme priorité. Je garde cependant vos coordonnées au cas où nous aimerions disposer de l’information de façon résumée, non dans une fiche mais sur le site APCE à la rubrique sectorielle. J’ai posé aussi la question au responsable de la Boutique de Gestion du Tarn CREER, qui suit mon dossier depuis que je suis installé et qui m’aide à prendre des décisions parfois difficiles. Il commence à bien connaître mon métier depuis bientôt trois ans que je lui en parle et qu’il me voit agir. Sa réponse fut très différente : la généalogie est un métier de niche. Ce qui l’intéresserait, lui et ses collègues, ce serait justement de trouver de l’information sur ces métiers de niche en général, pas sur les métiers plus communs dont tout le monde parle. Seul le ROME, disais-je, présente une notice. La voici : Définition de l’emploi/métier : Collecte, gère et met à la disposition des demandeurs d’informations ou des utilisateurs potentiels les ouvrages et la documentation générale ou spécialisée, en vue de satisfaire leurs besoins d’information, de formation, ou de loisir. Gère et enrichit un stock et un flux d’informations par des techniques documentaires appropriées. Après analyse des besoins, recherche, sélectionne, traite cette information, quel que soit le support. Elabore une gamme de produits communicants répondant aux besoins des usagers. Peut aussi réaliser, à la demande, des recherches ou des études sur des sujets spécifiques. Peut être appelé à effectuer la veille documentaire (surveillance de l’information innovante). Conditions générales d’exercice de l’emploi/métier : L’emploi/métier s’exerce dans les entreprises du secteur public ou privé, au sein d’un service spécialisé en documentation ou attaché à un service travaillant dans un domaine spécifique ou général. L’activité consiste à partager son temps entre les activités techniques spécifiques et l’accueil des usagers, dont il faut satisfaire les demandes dans les meilleurs délais. Les nouvelles technologies de l’information nécessitent de plus en plus la maîtrise de logiciels informatiques qui influent sur les activités en termes d’accès, de stockage, de diffusion et de production. L’activité s’effectue en interrelation avec les utilisateurs internes ou externes et le réseau de fournisseurs d’information. L’amplitude horaire du service est conditionnée par le secteur d’activité ou le type de public auquel il s’adresse. Formation et expérience : Cet emploi/métier est généralement accessible à partir de formations dans le domaine information et documentation de niveau III (DUT information et communication options documentation d’entreprise ou métiers du livre, DEUST) ou de niveaux II et I (licence et maîtrise d’information et de documentation, DESS en documentation, diplôme supérieur des sciences et techniques de l’information et de la documentation, mastère spécialisé en management de l’information stratégique, certificat d’aptitude à la fonction de bibliothécaire). Dans la fonction publique, le recrutement s’effectue sur concours à partir de titres ou diplômes. Quand j’ai lu cette notice, je me suis vraiment posé la question : parlait-on vraiment de mon métier ? Fonction publique, recrutement à partir de titres ou diplômes, service spécialisé de documentation… J’avais vraiment l’impression que la fiche ROME parlait du métier de documentaliste ou de bibliothécaire car à ma connaissance, il n’y a pas de diplôme pour ce métier, pas non plus de généalogiste fonctionnaire. Il me semble qu’il y a là une grave lacune à combler, un gros effort pédagogique à faire vis-à-vis de nos partenaires. Je commence vraiment à comprendre l’utilité de la mise en place d’une norme professionnelle. Car cette notice me paraît être véritablement une hérésie, un non-sens. Elle est hors de la réalité de mon métier. Pourquoi ne pas proposer un ouvrage expliquant concrètement le métier ? Y aurait-il un public pour cela ?