Les émissions mélangeant généalogie et variétés ont toutes été un échec en termes d’audience. Celles présentant quelques méthodes d’apprentissage sont celles qui ont duré le plus longtemps. Mais la généalogie n’a pas été seulement présente dans ce genre télévisuel. Elle est aussi présente dans les séries télé. Ainsi, il y a quelques années est apparue une série dont le héros était généalogiste successoral, joué par l’acteur Philippe Volter, si mes souvenirs sont exacts. Quelques épisodes ont été tournés et diffusés sur France 3. Actuellement, un des personnages de la série « Plus belle la vie », toujours diffusée sur France 3, est généalogiste (successoral ? Familial ? Ce n’est pas précisé). Mais, du moins à un moment de la série, il travaillait pour un musée, à la recherche de manuscrits anciens. L’un comme l’autre correspondent peu au métier réel. Par contre, à un autre moment de la série, on apprend qu’il a exercé un autre métier : médecin. Et là, nous sommes bien dans le profil du généalogiste professionnel actuel. Il est difficile de montrer un travail généalogique à la télé, de bâtir une intrigue dessus. Certes, du moins pour un généalogiste successoral, il y a un défunt au départ. Mais le généalogiste n’est pas détective privé ou policier. Il ne recherche pas l’assassin éventuel mais les héritiers. Le suspense est donc difficile à maintenir pour le téléspectateur, à moins de bâtir des histoires de famille, toujours renouvelées. Le problème, c’est qu’il n’y a que quelques modèles possibles qui peuvent se montrer intéressants pour une intrigue : l’enfant naturel caché, la famille recomposée, l’oncle d’Amérique oublié, l’enfant né sous X qui recherche ses parents. Cependant, la généalogie est présente dans les séries télé, notamment dans toutes les sagas estivales présentées par les chaînes. Ces sagas, l’avez-vous ocnstaté, sont toujours basées sur des secrets de famille que l’héroïne doit découvrir en même temps que le ou les assassin(s). Ces secrets de famille intéressent toujours l’héroïne au premier chef. Elle y est totalement impliquée. Dans l’ouvrage Les deux soeurs et leur mère : anthropologie de l’inceste, paru aux éditions Odile Jacob en 1994, Françoise Héritier décrypte la série télévisée « Les coeurs brûlés » et montre les mécanismes qui sous-tendent ce type de saga : l’inceste du deuxième type. Pour pouvoir parfaitement comprendre cet inceste, différents tableaux généalogiques sont nécessaires montrant les relations officieles et celles plus officieuses entre les différents protagonistes. Le même travail pourrait être effectué pour quasiment toutes les séries estivales diffusées depuis, basées sur la même bible ou presque. Juste une fois pour voir, regardez une de ces sagas estivales en rédigeant le tableau généalogique qui en découle. Lisez ensuite l’ouvrage de Françoise Héritier. Vous serez surpris des similitudes.