Dès 1914, la qualité de « Mort pour la France » est attribuée aux civils et soldats victimes de la guerre répondant à des critères précis : les personnes doivent être décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit.
Le 25 octobre 1919 est promulguée une loi « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande guerre ». Un Livre d’or comprenant les noms de tous ces héros serait in fine déposé au Panthéon.
Le ministère des Pensions établit à partir du fichier existant la liste des Morts pour la France de chaque commune. En 1929, les maires la contrôlent et l’amendent. Elles permettent de connaître pour chacun les nom et prénom, date et lieu de naissance, grade et régime d’appartenance, date et lieu de décès. Le lieu de sépulture, en revanche, n’y est pas.
La Seconde Guerre mondiale stoppera ce projet. Mais, heureusement, il nous reste la documentation préparatoire, comme par exemple les dossiers de correspondance entre le ministère des Pensions et les maires.
Ce fonds est conservé aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine sous les cotes 19860711/1 à 594. Les listes définitives ont fait l’objet d’une numérisation et sont désormais consultables en ligne.
René François est dans le livre d’or de la commune de Vertou, son lieu de naissance. C’est là où pour la première fois, j’ai vu un autre lieu de décès que celui que je connaissais et que j’avais obtenu avec tant de difficultés, en prônant le faux pour avoir le vrai (« René François, il est bien mort à Verdun ? Hein ? Je ne me trompe pas ? » « Mais non ! Il est mort à Bussu ! » Et hop ! Je t’embrouille ! J’ai l’info !). Et là, j’avais Bussus dans la Somme au lieu de Bussu. Bussus ? Bussus ? Voyons-voir…. Le seul qui existe est Bussus-Bussuel. Damned ! Voire même Rognutudju de Rognutudju de Rognutudju !
Alors lequel des deux ? Un simple S de différence, les deux communes existent. Bussus-Bussuel se trouve dans l’arrondissement d’Abbeville, Bussu dans celui de Péronne. Une heure trente de route entre les deux pour l’itinéraire ayant le moins de kilomètres.
Qui a commis l’erreur ? Le Ministère ? La mairie de Vertou ? Je ne sais pas. Il m’a fallu croiser les sources. Direction le JMO pour en apprendre plus.