Le 5 décembre 1874, Ernest de Cissey, général de son état, vice-président du Conseil et ministre de la Guerre, décide la mise en place des journaux de marche. La présentation des journaux est quasiment la même : leur format identique, la date toujours dans la marge. De temps en temps, joints au journal, des cartes, des ordres, des croquis d’observation, des photographies.
Il s’agit d’une source unique sur le contexte entourant la vie sur le front et la mort de centaines de milliers d’hommes, même si ces mentions personnelles ne sont pas systématiques.
Quand j’ai ouvert dans Mémoire des Hommes le JMO du 81ème Régiment d’Infanterie Territoriale, je ne savais pas ce que j’allais trouver. J’étais simplement ému, je découvrais un nouveau document. Petit à petit, j’ai découvert jour après jour les manœuvres de René François. Les événements qu’il avait vécu (combats ou reconnaissances), les itinéraires suivis, la position de son bataillon. Les buts recherchés, les résultats obtenus. Les emplacements des camps ou des cantonnements. Sans commentaires, sans appréciations personnelles. Des faits, uniquement des faits.
Nous étions pas à pas, côte à côte, ensemble. Je pouvais malgré tout ressentir sa vie du 2 août au 23 septembre 1914. Cela a été une véritable découverte. Il n’était plus un nom. Il était une vie, juste un mois de celle-ci peut-être mais une vie malgré tout. Un choc pour moi d’imaginer ses derniers moments, entendre la mitraille, entendre les flammes brûlant Bussu au fur et à mesure de la lecture de ce 23 septembre 1914.
Le JMO a été une vraie découverte.
Une réponse à “#ChallengeAZ : J comme JMO”
Vous avez de la chance! Le JMO du régiment de mon grand-père a été « perdu ». Pratiquement tous les soldats de ce régiment ont été tués ou fait prisonnier en trois jours. A son aspect et son contenu, le livret militaire de mon grand-père ne semble même pas être l’original: Il semble avoir était reconstitué après coup. Tout a été « perdu » (j’imagine pris par l’ennemi.)