Parfois, en lisant les actes, on peut découvrir ce que j’appelle un ping pong généalogique. En lisant les actes, on a alors l’impression de voir Me Yoda disputer un morceau de nourriture à Luke Skywalker sur la planète Dagobah. Les singeries de Yoda mettent alors à l’épreuve la courte patience de Luke. A moi ! A moi ! A moi ! Voyez-vous de quelle scène je veux parler ?
Vous voulez un exemple ? Alors prenons celui de Marguerite Donnarel, veuve de Jean Lautrec, taffetassier, habitant Nîmes. Les actes ont été trouvés par Kevin Loisier, actuellement étudiant au DU de Nîmes et qui fait un stage chez moi. Il est en train de me compléter les recherches effectuées par les DU de 2012 sur la famille Lautrec de Nîmes.
Marguerite Donnarel donc ! Elle achète pour la somme de 100 francs le 7/08/1871[1] devant Me Edmond Guérin, notaire de Nîmes à David Ducros, cultivateur, habitant lui aussi Nîmes, 12 ares 33 centiares de vignes et oliviers situés quartier de Combe Tourton ou Puech de Buis sur la commune de Nîmes. Cette pièce de terre est en très mauvais état nous dit l’acte, à tel point qu’elle s’en débarrasse très vite et la revend pour la même somme à Henri Donnarel, chapelier, habitant Nîmes, devant le même notaire le 26/08/1872[2].
Douze ans plus tard, Henri Donnarel la lui revend à nouveau, toujours pour le même prix, le 7/02/1884 devant le même notaire[3].
Le cadeau était-il empoisonné ? En tout cas, visiblement, il n’a pas réussi à remettre cette pièce en état pendant la douzaine d’années dont il en a été propriétaire. Le document notarié parle en effet d’une terre en état d’herme, c’est-à-dire en friche.
Six ans plus tard, quand Marguerite décède, elle en est toujours propriétaire. Mais dans quel état est-il ? Rien ne nous permet de le savoir, hélas !
[1] AD 30, 2 E 41/278.
[2] AD 30, 2 E 41/280
[3] AD 30, 2 E 41/304
2 réponses à “Ping pong généalogique”
cette histoire est vraiment curieuse : pourquoi racheter un terrain qui ne rapporte rien après s’en être débarrassé une fois ? Est-il situé près d’autres pièces de terre qui appartiennent à l’acheteuse ? Avez-vous une explication ?
Bonjour Marie-Pierre,
Pour le moment, non, hélas, je n’ai pas d’explications. Il va falloir encore creuser pour savoir ce qui se passe. Mais c’est vrai que c’est bizarre. Ce serait un terrain venant des ancêtres, je comprendrais le fait de vouloir le garder à tout prix. On en a hérité, on le garde et on le transmet. Mais là c’est un terrain que Marguerite Donnarel achète. Alors il va falloir creuser plus les archives pour savoir ce qui se passe.
Encore une énigme ! Chouette !