Il m’arrive d’entendre qu’avant 1500, il n’y a pas d’archives. Alors je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de faire un (grand) saut dans le temps. Direction l’âge de bronze ! Et plus particulièrement entre le XIVème siècle et le XIIème siècle avant Jésus-Christ.
Connaissez-vous Tell El-Amarna et Ougarit ? Peut-être pas. Dans ces deux lieux ont été trouvées de nombreuses tablettes d’argile cuite, par hasard. Pour Tell El-Amarna, nous sommes en 1887 quand une paysanne a trouvé cette véritable mine en cherchant du combustible ou de la terre. Ce trésor contient la correspondance diplomatique échangée par Aménophis III et Akhenaton avec les dirigeants chypriotes, hittites, les rois babyloniens et assyriens, des dirigeants locaux cananéens. 400 tablettes, écrites en akkadien, la langue diplomatique de l’époque.
Elles sont avec celles de Mari, plus vieilles de quatre siècles, les premières de l’histoire à documenter les relations internationales, sur une longue période, dans ce secteur géographique.
La civilisation d’Ougarit est découverte par hasard en 1929, une fois de plus par un paysan. Là encore de nombreuses archives ont été mises à jour, dans différentes langues dont une nouvelle appelée tout simplement l’ougaritique. Des archives de marchands, des rois, de la littérature, de la mythologie, de l’histoire, de la religion, bref tout ce qui concerne une civilisation.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer. Alors certes là ce sont plutôt des archives royales. Mais elles nous donnent des généalogies qu’on n’aurait pas connues autrement. Alors bien sûr, cela ne veut pas dire que forcément on descend d’eux. Mais savoir qu’il est possible d’avoir des généalogies aussi lointaines, personnellement je trouve cela revigorant. Et je me pose aussi la question : dans environ 40 siècles, que restera-t-il des recherches généalogiques que nous menons actuellement ?
3 réponses à “Généalogie et archéologie”
Passionnant !
pourquoi n’arrive-t-on pas plus facilement aux archives d’avant 1600 ?
Bonjour,
Peut-être parce que ce sont des documents qui, souvent, ne sont pas numérisés ou pas sur Internet s’ils le sont. Il faut en effet passer à d’autres documents que les BMS : notaires par exemple mais pas seulement. Et donc retourner en salle d’archives.
Ensuite cela nécessite des compétences en paléographie. L’écriture n’est pas la même. Donc prendre des cours pour pouvoir la déchiffrer. Et acquérir aussi des notions de vocabulaire. Le neveu du XVIème siècle peut désigner ainsi le petit-fils.
A partir de la mi XVIème, on n’a plus forcément les actes en français mais dans la langue régionale du coin, qu’il faut connaître a minima. Plus on remonte, moins on aura de français.
Plus on remonte, moins on a d’actes. Donc pour pouvoir établir la généalogie, il faut absolument tout récupérer, pas récupérer seulement les actes qui nous paraissent primordiaux comme les CM ou les testaments. L’information peut se cacher n’importe où. Et on n’a pas forcément d’indexation.
Cela demande donc d’autres compétences. Mais cela peut permettre de continuer à remonter les générations, même quand on est d’une famille de paysans. Parce que, par exemple, le notaire c’est le personnage chez qui on va pour tout. Mais les fonds existent et nous attendent pour peu qu’on ait envie de s’y pencher.