Plus je cherche sur René François, mon arrière-grand-père, plus des questions se posent. Il faut dire que les archives ne nous aident pas quand elles nous donnent des traces de lui.
Son acte de naissance du greffe donne mention en marge d’un mariage à Vertou avec Marie Célestine Anne HEREL le 16/08/1899. Ah bon ? Mais je ne le connais pas celui-là ! Se serait-il marié avant Louise VIOT ? Vérification faite, Marie Célestine Anne HEREL a épousé René… COTTON. A deux lettres près, on était bon ! Par contre, son mariage avec Louise VIOT en 1901 à Aigrefeuille-sur-Maine, son décès en 1914 à Bussu et la mention « Mort pour la France » ne sont pas en mentions marginales. Je vais vérifier celui de la commune et faire rectifier si besoin est.
Il disparaît donc le 23 septembre 1914 à Bussu (Somme), près de Péronne ( et non à Bussus comme écrit parfois). C’est ce que nous dit le JMO de son régiment. Nous avons une fiche le concernant aux archives du CICR qui renvoie vers un document disant qu’il a été prisonnier en Allemagne et décédé à Niederweiler. Sauf que celui qui décède là-bas est un homonyme. Puisque le jugement déclarant son décès, du 3 novembre 1920, nous apprend qu’il n’a pas été en Allemagne comme prisonnier.
La ligne le concernant dans la table des successions et absences, en 1920, nous dit qu’il est… Célibataire ! Information reprise dans un ouvrage sur la généalogie de tous les Vertaviens. Il est quand même marié avec quatre enfants à son décès… Pourquoi est-il déclaré célibataire ? Mystère !
Un autre ouvrage, sur les morts pour la France de Vertou, nous dit qu’il s’est marié avant 1898 avec Louise VIOT. Raté c’est 1901 ! Décidément !
Un document allemand nous dit qu’il est inhumé à la gare du Mesnil-Bruntel, près de Péronne, Fosse I (ou T, la lettre est mal formée). Ensuite il part, si je puis dire, à Villers-Carbonnel ossuaire 1. Pour un homme dont le corps est censé avoir disparu et pour lequel on n’a aucune trace de son sort malgré des recherches poussées ainsi que le déclare le jugement de décès, je trouve que cela fait beaucoup de tombes tout ça ! Alors tombe avec corps (et donc pas porté disparu) ou cénotaphe ?
Et donc nous avons la fameuse Léontine Philomène Marie VIOT, déclarée comme épouse à la place de Louise dans un dernier document. Léontine dont j’ai, peut-être, une trace à Lourdes, dans le cadre d’une guérison miraculeuse. Qui va falloir confirmer.
Mais qu’est-ce c’est que ce souk ! Pas une information corroborant une autre ! Deux sources confrontées pour une même information, deux informations différentes trouvées. Heureusement que les actes d’état civil sont là. Parce que pour le reste, on n’est pas rendu !
2 réponses à “Le mystère René François Cosson”
Bonjour,
Je retiens notamment une phrase au sein de votre article : » Heureusement que les actes d’état civil sont là. Parce que pour le reste, on n’est pas rendu ! » Comme toujours, vous résumez à merveille la profession, et tout ce qu’elle peut renfermer en subtilité. Ce genre de cas s’avère bien plus régulier qu’on ne peut le penser.
Bon courage.
Bonsoir Marine,
C’est vrai qu’on peut parfois avoir envie de tout laisser tomber avec ce genre de cas ou ne rester que sur de l’état civil. C’est vrai que quand on sort du squelette généalogique, eh bien, on peut s’attendre à des surprises. Mais c’est ça qui est intéressant. Personnellement, cela m’ouvre l’appétence. Cela aiguise ma curiosité. Encore ! Encore ! Encore ! Là je m’éclate en tant que généalogiste. Là cela devient du plaisir. J’ai du sel dans ma recherche. Et j’arrive à y entraîner mes étudiants nantais (Merci encore Julien et Valérie). Que du bonheur !