Un de mes clients m’a demandé de lui faire une recherche concernant une de ses ancêtres, née de parents inconnus, déposée en 1828 dans le tour de l’hôpital Saint Castor d’Apt. Il m’avait donné pour cela son acte de naissance.

En allant aux Archives du Vaucluse, je consulte les archives déposées de cet hôpital. Et là, coup de chance, je trouve les actes des baptêmes des enfants abandonnés. Y aurait-il celle que je cherche ? Oui !

Mais elle apparaît tout d’abord sous le nom de Marie Mestaimée. Puis le prêtre se ravise, raye le prénom de Marie et lui donne celui de Fortunée. Premier acte de baptême.

Mais comme ce jour-là j’ai beaucoup de chance, je tombe sur un deuxième acte de baptême la concernant, dans un autre registre. Même date, mêmes parrain et marraine, même nom de nourrice, même numéro d’enfant assisté. Quasiment le même acte. Sauf que….

Sauf que, là encore, le prêtre s’est ravisé. Et qu’il change le nom de famille cette fois-ci. De Mestaimée, noté en premier, elle deviendra Daulinval. Il raye en effet le nom de Mestaimée et écrit au-dessus Daulinval. Et elle sera déclarée à l’état civil sous ce nom : Fortunée Daulinval.

Ce qui me fait dire que, vraisemblablement, elle a été baptisée avant d’être déclarée à l’état civil. Sinon les changements de nom n’auraient pu avoir lieu. elle serait restée Marie Mestaimée.

Mais cela pose quand même plusieurs questions :

Pourquoi ces changements de prénom puis de nom ? Aucune idée. Rien ne permet de le savoir. Marie est juste le prénom de sa marraine.

D’où viennent ces deux noms de famille ? Quelle peut être leur étymologie ? Aucune idée non plus. Rien, là encore, ne me permet de le savoir.

Pourquoi tant d’hésitation patronymique à son sujet ? Est-ce propre à elle ou bien d’autres enfants abandonnés connaissent-ils le même sort ? De ce que j’ai pu consulter, elle est la seule. Bien sûr, au vu du temps qui m’était imparti, je n’ai pu faire que des sondages et rien d’autre. Mais elle est pour le moment la seule que j’ai vu avec autant de changements dans les quelques sondages que j’ai pu faire. Cela vaut ce que cela vaut, cela n’est pas un moyen de preuve. Il faudrait analyser tous les actes de baptêmes et faire des statistiques sur plusieurs années mais je ne suis pas sûr que mon client veuille.

Mais j’ai pu rajouter une pierre dans son arbre généalogique et dans ses recherches. Apporter un petit plus à la connaissance de cette enfant, née de parents inconnus. C’est déjà bien ! Tous n’ont pas cette chance.