Nous sommes au début de la Seconde Guerre Mondiale. Ma mère est née il y a deux ans et a survécu à une pleurésie. Marie Canivenq, son arrière-grand-mère, est décédée depuis quelques mois à 99 ans. Ma grand-mère est allongée depuis plusieurs mois dans son lit, paralysée par un empoisonnement du sang. Anne-Joséphine, la femme d’Antoine-Joseph, est allongée dans une autre chambre, victime d’un phlegmon à un doigt. Ce sont donc les hommes et ma tante la plus âgée qui gère la ferme et deux malades. Pas simple du tout ! Heureusement une soeur religieuse vient les aider. Mais il y a quand même deux grandes malades à gérer. Pour ma grand-mère, un jour de Pâques, elle vit mon grand-père se préparer. Quand elle lui demanda où il allait, il lui répondit qu’il allait discuter avec Dieu comment la soigner. Est-ce ainsi qu’elle fut sauvée ? Peut-être. En tout cas, peu de temps après, ma grand-mère commença à bouger un doigt. Quant à Anne-Joséphine, un jour, on entendit du bruit à l’étage. On la trouva assise sur une chaise à côté du lit, demandant un verre d’eau-de-vie parce qu’elle se sentait un peu faible. Elle qui n’avait jamais bu une goutte d’alcool de sa vie. Pour la soeur religieuse qui les soignait, ce furent deux miracles.