Connaissez-vous les tripoux ? Ils sont préparés avec de la tripe de veau coupée, garnie de morceaux plus petits puis roulés dans une pansette d’agneau et attachés avec du boyau fin ou une ficelle. La cuisson se fait pendant plus de quatre heures dans un fond de veau salé, poivré, aromatisé de vin blanc, carottes et tomates. Ce plat peut se manger tôt le matin, parfois avec un aligot. Pourquoi est-ce que je vous parle de cela ? Eh bien, certes parce que c’est un de mes plats préférés, mais aussi parce que j’ai souvent entendu un souvenir raconté dans ma famille concernant Antoine-Joseph. Nous sommes à Réquista. Antoine-Joseph vient de manger des tripoux, comme tous les matins. Et des tripoux, vu son gabarit, il ne faut pas lui en promettre ! Et comme tous les matins, Antoine-Joseph part faire un tour dans le village, une petite promenade digestive. Pendant laquelle il rencontre un ami. Celui-ci lui propose d’aller manger avec lui, au café. Antoine-Joseph vient de manger mais pourquoi pas ? Allez zou ! C’est parti ! Et le voilà qu’ils commandent à nouveau des tripoux. Qu’Antoine-Joseph mangera de bon appétit comme s’il était à jeun. Deuxième petite promenade digestive nécessaire. Il faut bien ça ! Rencontre d’un deuxième ami. Qui lui propose d’aller prendre le petit déjeuner avec lui. Pourquoi pas ? Allez zou, c’est reparti ! Mais cette fois-ci ce sera un cassoulet. Pendant qu’Antoine-Joseph rentre chez lui, tranquillement, ses deux amis se rencontrent par hasard. Et discutent entre eux, notamment du fait qu’ils ont pris leur petit déjeuner avec Antoine-Joseph aujourd’hui. Dispute entre les deux. – Mais puisque je vous dis que c’est moi qui ai mangé tout à l’heure avec Antoine-Joseph et on a pris des tripoux ! – Mais non c’est moi et on a mangé du cassoulet ! Alors tripoux et cassoulet ? Cassoulet ? Tripoux ? Avant d’en venir aux mains, ils sont allés vérifier. Et en sont restés pantois car tous les deux avaient raison !