Le 4 mars 1903, Antoine-Joseph Delmas reçoit une note de service de son directeur, Monsieur Nassoy. Il lui rappelle que toutes les notes de service, tous les ordres concernant l’organisation et le fonctionnement du chantier André aux Maalifs par Aïn El Hadjar doivent être transcrits sur le registre spécial des ordres de service. Les questions se référant à des faits particuliers (rectification de comptabilité, renseignements pour la libération conditionnelle, avis sur les dates de libération, ordre de remise à la gendarmerie ou de réintégration, classement et déclassement des détenus) n’ont pas à être consignés sur ce registre contrairement à tout ce qui a un caractère d’utilité générale, tout ce qui concerne les règles à suivre sur le chantier. Quel que soit leur objet, les notes de services doivent être retournées très régulièrement avec un accusé de réception. Pour le directeur, il y a un réel intérêt à ce qu’un gardien qui arrive sur un chantier lise à plusieurs reprises ce registre afin de bien se pénétrer des instructions et éviter ainsi des observations adressées trop souvent à propos de faits déjà examinés par l’administration et pour lesquels des ordres précis ont été donnés. En outre, il en profite pour rappeler que les détenus occupés provisoirement à des travaux ayant un caractère d’urgence ne peuvent être détachés que sous l’entière responsabilité du gardien et sous condition expresse qu’ils soient l’objet d’une surveillance réelle et continue. Malheureusement, il est arrivé que dans plusieurs chantiers des évasions se sont produites parce que les détenus n’étaient pas surveillés comme il le fallait. Les gardiens seront dès lors rendus responsables des évasions par manque de surveillance. Les détenus ne doivent jamais être occupés comme des garçons de ferme en travaillant isolément.