Le 22 septembre 1902, Antoine-Joseph Delmas, gardien surveillant du chantier André aux Maalifs, reçoit une demande de son directeur : Pourquoi a-t-il quitté son chantier le 19 septembre pour se rendre à Aïn El Hadjar sans son autorisation ? Le directeur lui rappelle qu’en cas d’extrême urgence, il doit être remplacé par un garde-champêtre, un gendarme ou un agent quelconque de la force publique après avoir averti le maire de la localité de ce qui motive le déplacement. Sans autorisation et sans justification, il sera révoqué. Antoine-Joseph s’explique donc : le 18 septembre 1902, le gérant de la ferme est venu l’entretenir que les « garçons » avaient refusé le travail et qu’il les avaient congédiés. De quel travail s’agissait-il ? Le gérant leur avait commandé d’aller au village chercher des matériaux de construction et de la nourriture pour les bêtes. Ils avaient demandé alors, à l’exception de deux, d’être réglés. Le gérant l’a alors prié de prendre ses dispositions pour organiser le chantier. Antoine-Joseph a donc choisi 16 hommes qu’il a accompagné à la gare pour retirer les marchandises. Le gérant et ses deux fils étaient là. L’aller-retour s’est fait en charrette. Une fois le déchargement fait, le gérant a offert un bon déjeuner froid aux détenus. Les sept autres condamnés, et le cuisinier, ont été laissés à la manoeuvre des maçons sous la surveillance d’un garde particulier français et du prévôt. Le directeur, rassuré, lui demande que la prochaine fois il le prévienne avant d’agir.