En novembre 1910, à Arbal près de Saint-Maur, une grave épidémie de méningite cérébro-spinale se déclenche parmi les détenus. Très contagieuse, elle se diffuse par les postillons. Fièvre d’emblée dans les articulations. Douleurs aux articulations. Torpeur, grande fatigue. Il faut agir vite. Antoine-Joseph a le bon réflexe et décide d’isoler les malades dans des tentes. On ne peut pas les laisser dans les dortoirs, tous les détenus seraient contaminés de même que les gardiens et le personnel civil indigène. Non seulement il faut les isoler mais seuls certains doivent les soigner tout en se soignant eux-mêmes. Bien lui en a pris d’agir ainsi. Cela a bloqué l’épidémie. De ce fait, son directeur a signalé son action à Paris. Et très étonné, Antoine-Joseph est convoqué. Qu’a-t-il fait de mal se demande-t-il ? Une convocation par le directeur, ce n’est jamais bon signe. Point du tout ! Aucun danger ! Son directeur lui remet tout d’abord une première médaille d’honneur en bronze avec un diplôme saluant son courage et son dévouement dans le cadre de son travail parce qu’il s’est tout particulièrement distingué dans ce cas-là et qu’il y a eu une décision ministérielle. Antoine-Joseph reçoit une deuxième médaille en bronze venant cette fois-ci du ministère de l’intérieur, service des affaires algériennes, et un nouveau diplôme. Et comme si cela ne suffisait pas à le faire rougir, Antoine-Joseph reçoit une troisième médaille, en argent cette fois-ci, toujours attribuée par le ministère de l’intérieur. Avec un troisième diplôme. Si je ne sais pas où sont passées les médailles, par contre ses diplômes sont tous accrochés sur mes murs. Parce que là, respect !