En ces temps où nous avons des alertes Geneanet, où nous sommes sur des groupes Facebook de généalogie, où nous suivons le Geneafil sur Twitter, où nous lisons les articles des blogs des autres, où nous faisons nos recherches via les sites des Archives Départementales, où si le téléphone portable est éteint certains ont l’impression d’être hors monde, perdu sur une île déserte, Robinson des temps modernes, bref en ces temps où nous sommes souvent connectés, je viens de lire un article intéressant dans Archimag : Peut-on mourir à cause d’un excès d’information ? Question importante s’il en est ! David Lewis, psychologue britannique, a essayé d’y apporter une réponse en analysant les témoignages de 1300 salariés. Il s’est alors rendu compte que les deux tiers souffrent de stress lié à la prolifération de l’information dans le cadre professionnel. Il apparaît quand ils doivent gérer d’énormes volumes de données alors qu’ils sont pris par le temps. La veille (documentaire) nuit fortement au sommeil. Mieux : 30% du temps des managers sert à gérer l’infobésité. Cette déferlante d’informations, ce tonneau des Danaïdes, ce rocher de Sisyphe que nous espérons pouvoir laisser au sommet et qui retombe inexorablement. L’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises s’est rendue compte, de son côté, que 56% des usagers passent plus de deux heures par jour à lire trier leurs e-mails (38% en ont plus de 100/jour). 65% avouent vérifier leur messagerie toutes les heures (sans doute plus souvent). Tout cela entraîne des sentiments d’impuissance, d’incapacité et de frustation. Ce qui débouche sur une impression d’incompétence et donc in fine au burn-out. De nouvelles formes de pathologie de l’intelligence sont apparues : cyberdépendance, déficit d’attention, peur de toujours rater quelque chose. Une hyperactivité se crée et se répand. Selon cet Observatoire, on est passé du travail à la chaîne manuel au travail à la chaîne intellectuel. Créée le 1er Janvier 1991, la Fédération Syntec regroupe dans ses syndicats constitutifs plus de 1 250 groupes et sociétés françaises spécialisés dans les domaines de l’Ingénierie, du Numérique, des Etudes et du Conseil, de la Formation Professionnelle, des Foires Salons, Congrès et Evénements de France. Et cette Fédération a pris la première ce problème à bras le corps. Elle a donc signé en avril 2014 un accord portant sur une obligation de déconnexion de 11 h/jour. Sans savoir si vraiment cet accord va être applicable. Mais cela montre l’ampleur du problème. Et c’est là que je me rends compte que plus ça va, plus j’apprécie les recherches dans les salles d’archives, le nez plongé dans les documents, dans un silence quasi-monacal. Là, je peux me concentrer, réfléchir à mes dossiers. Et surtout, surtout, il y a des impératifs d’horaires qui sont tellement plus compliqués à respecter quand on a le nez plongé dans son ordinateur.