Le quarreau est le petit morceau de métal obtenu par découpe de plaques, d’une épaisseur plus ou moins variable, à l’aide de grosses cisailles. Ces plaques étaient obtenues tout d’abord en fondant des métaux, de la vaisselle ou des monnaies anciennes puis en martelant celles-ci entre une enclume et un large marteau. Dans certains cas, les ouvriers recourent à des emporte-pièces pour obtenir des morceaux de métal vierges de toute gravure : les flans. Vient ensuite l’opération d’ajustage qui consiste à couper les pointes du quarreau afin d’approcher le plus possible du poids fixé par les ordonnances royales puis la peséée avant la frappe au marteau. La frappe est réalisée par les monnayeurs. Elle consiste à placer le flan entre deux morceaux de métal oblongs, les coins, sur lesquels était gravée en négatif l’empreinte de la monnaie souhaitée. Le coin dormant, dit aussi coin de droit, est enchâssé dans un billot de bois. le coin mobile, dit aussi coin de revers ou coin de trousseau, est tenu par le monnayeur. A l’aide d’un marteau, il frappe le coin mobile et le flan marqué est transformé en monnaie. Quand la frappe est trop faible, la monnaie est rengrénée, c’est-à-dire frappée une deuxième fois. Les monnaies frappées au marteau , seule technique employée durant tout le Moyen Âge, sont souvent très fines et présentent des formes irrégulières. Elles pouvaient être rognées par des particuliers qui les remettaient en circulation amputées d’une partie de son métal.