Je suis en train de préparer une future note que j’intitulerais « le mythe du généalogiste maudit » et pour cela, je prends des notes, je lis, j’essaie de comprendre. Vous me direz plus tard, quand elle sera écrite, ce que vous en penserez. En attendant… Dans ma documentation actuelle, ce qui m’a frappé, ce sont les trois types de difficultés qui ressortent dans les écrits de mes confrères : La profession non réglementée : pour pallier à cela, ont été mis en place quatre critères exigés pour les professions réglementées : union, code de déontologie, carte professionnelle nationale, assurance responsabilité professionnelle de groupe. Un membre de la profession siège en outre à la Commission Nationale de Concertation des Professions Libérales et Gérard Longuet a entendu des généalogistes lors de son rapport sur les professions libérales. La seule référence valable pour notre métier est notre statut fiscal. l’accessibilité aux sources : les dérogations, nécessaires à l’accès aux archives de moins de 75 ans, sont dans une période transitoire, la formule actuelle semblant ne satisfaire entièrement personne. Ce qui ralentit les recherches. En outre la fermeture des Archives pendant de longs mois, pour cause de déménagement, ralentit nos délais de livraison. Les archives numérisées sur Internet font perdre une catégorie de clientèle. Il n’y a enfin aucun privilège à exercer la profession quand nous fréquentons les Archives. La crise économique : La recherche que nous proposons n’est pa un produit de première nécessité. Les demandes sont en ralentissement. Le panier moyen par dossier est en baisse. Le nombre de professionnels familiaux se réduit progressivement. La généalogie n’est pas un métier d’avenir, c’est plus un métier en voie de disparition.  S’agit-il vraiment de difficultés ? Pour ce qui est de la profession réglementée, soyons clair, c’est de l’administratif qui a été mis en place. Mais cela n’a rien changé, nous sommes toujours une profession non réglementée. Qui plus est, cet administratif n’est pas une aide pour vendre plus et contourner en partie les autres difficultés. Pour qui a-t-il été mis en place ? Qui rassure-t-il ? Les clients ou les généalogistes eux-mêmes ? Sur quoi se base le client pour commander ? Sur la compétence du généalogiste ou sur ces quatre critères ? Font-ils partie de la compétence ? Posons-nous la question. Est-ce vraiment une difficulté ou une manière de nous rassurer ? Et si on oubliait l’administratif pour faire progresser les compétences de l’ensemble de la profession ? En ce qui concerne l’accessibilité aux sources, effectivement nous n’avons aucun contrôle sur les fermetures d’Archives, les numérisations de documents et leur mise en ligne. Ou sur les formes de demande de dérogation. Par contre, en tant que professionnel, nous pouvons anticiper et contrôler les conséquences. Les Archives ferment ? Cela se sait suffisamment tôt pour faire de la prospection vers d’autres services, pour prendre rendez-vous avec le conservateur et lui demander ce qui a été prévu pour les professionnels pendant la fermeture. Certains documents sont numérisés et mis en ligne ? Là encore, nous le savons assez tôt pour devenir créatifs et proposer d’autres produits afin de ne pas perdre de la clientèle. Nous savons qu’une clientèle ne viendra plus vers nous. Allons en chercher d’autre. Contrôler les conséquences. Anticiper pour maitriser. Ah, la crise économique ! Inconvénient ? Difficulté ? Vraiment ? Nous sommes un métier qui est né de la crise économique. Faire une histoire de la généalogie en tant que loisir populaire de masse, comme l’a fait Patrice Cabanel, montre bien que le premier choc pétrolier a enclenché, si je puis dire, cette poussée massive des gens vers les Archives et leur passé. C’est flagrant. Nous arrivons quelques années plus tard. Sans la crise économique, sans doute ne serions nous pas nés à nouveau comme métier. Nos clients sont des clients de la crise économique. Pourquoi en faire une difficulté ? N’y a-t-il pas plutôt derrière autre chose ? Une absence du sens de la vente, d’aller chercher le client. Or pas de vente, pas de marché. Pas de marché, pas d’entreprises généalogiques. Pas d’entreprises, pas de travail. Pas de travail, pas d’argent. Pas d’argent, crise ! Et si on allait d’abord par chercher le client ? Créer un marché pour se créer du travail et donc faire circuler de l’argent vers nous ? Parce que, crise économique ou pas, il existe encore des gens qui sont prêts à payer ce service. S’agit-il vraiment de difficultés ? Je ne le crois pas.