A lire les différentes notes sur la journée d’études organisée par l’Association des Archivistes Français, à lire aussi les commentaires, je me dis qu’il y a vraisemblablement un débat dans le débat. Reprenons sous un autre angle la question des licences de réutilisation commerciale. Qu’avons-nous ? Tout d’abord des usagers qui ont été catégorisés : le généalogiste amateur, le généalogiste professionnel, la société commerciale, le documentariste, l’auteur/éditeur à la recherche d’illustration…. Cette catégorisation est classique. Elle existe depuis longtemps. C’est elle qui permet de savoir quel est le public qui fréquente les archives. Mais…. En face de cette catégorisation, on a rajouté une donnée : la réutilisation commerciale. Et cette catégorisation a été affinée en fonction de cela. Chaque catégorie fait-elle une réutilisation commerciale des images numérisées ou des photos prises ? Si la réponse est non, c’est simple. Cela se complique si la réponse est oui. Car en face de chaque catégorie, on a mis un nombre (ou un temps pour les documentaristes). Et en face de ce nombre, un prix a été fixé. Et donc différents produits présentant quelques différences les uns par rapport aux autres ont été créés : les licences de réutilisation commerciale. Catégoriser une cible, concaténer la demande pour un produit nouveau, fixer des prix . Cela ne vous rappelle rien ? Pour moi, c’est typiquement la manière de créer une nouvelle demande, de lancer sur le marché un nouveau produit. Nous sommes dans l’Economie. Dans un début d’envisager la possibilité que les images numérisées puissent ne pas être qu’un coût. Nous sommes encore loin de la question de la rentabilité. Mais …. Nous sommes bien dans cette optique-là. Sauf que, en, France comme ailleurs, les biens patrimoniaux, l’art, la culture et l’Economie sont censés être des ennemis farouches, mortels. Complètement antinomiques. Et si, avant toute chose, ce débat-là était lancé ? Sont-ils vraiment antinomiques ? Ou bien peut-on envisager un compromis, des outils économiques qui soient propres à l’art, la culture, les biens patrimoniaux ? Inspirés peut-être des autres secteurs de l’économie car on ne va pas inventer l’eau chaude à nouveau. Mais adaptés à ce secteur. Parce qu’une fois cette question réglée, au clair pour toutes les parties, la question des licences de réutilisation commerciale, des prix se règlera très vite sans qu’il y ait usage de la force, sans tribunal, sans diabolisation de certaines catégories de public, sans nécessité de rassurance. Non ? Qu’en pensez-vous ?