Au départ, je m’étais lancé ce week-end à relever toutes les annonces des professionnels parues dans la Revue Française de Généalogie depuis le numéro 31, premier numéro en ma possession. Cela ne nous rajeunit pas, c’était le numéro d’avril-mai 1984. Comme je les ai tous depuis, je m’étais dit au départ : « Facile ! ». Des nèfles oui, parce qu’il y a eu du monde. C’est une tâche de longue haleine en fait, à petites doses nécessairement. Par contre, j’ai trouvé quelques anecdotes sur le début de la profession qui me semblent intéressantes de partager avec vous. Histoire de se replonger dans une époque pas si lointaine. Il y a 25 ans donc… Très vite, j’ai trouvé des annonces inversées. Je m’explique : il ne s’agit pas d’annonces écrites par des professionnels recherchant un client potentiel mais des annonces écrites par des clients potentiels recherchant un professionnel :  » Cherche personne pour me faire des recherches au tarif courant, habituel, à l’acte ». Pas banal ! Mais cela veut dire, il me semble que dès le départ, les généalogistes ont compris en quoi les professionnels pouvaient leur être utiles. La CSGHF existe depuis 4 ans à peine. Le marché est tout nouveau. Le besoin est déjà là, bien présent. Dans le numéro 38 de la RFG, apparaît pour la première fois une sélection de généalogistes « professionnels » recommandés pour le sérieux de leurs recherches et leurs prix « intéressants ». Les guillemets sont d’époque. Il est mentionné après cette sélection que la profession se structure et que certains seront bientôt en mesure de proposer une charte. Le 30 juin 1985 se déroule la première AG de l’Association des Généalogistes Familiaux, association loi 1901 déclarée à Brive-la-Gaillarde. Son premier conseil d’administration est composé de Chantal Cosnay, Patrice Hacard, Frédéric Grappin, André Leschot et Christian Mazenc qui est nommé président. Ce CA est élu pour 3 ans. On a alors une première définition du métier dans un article publié en kiosque : professionnel ne faisant pas des recherches d’héritiers mais uniquement des recherches généalogiques à vocation historique ou familiale. Dès le numéro 40, l’AGF prend la dernière de couverture pour faire sa publicité. En avril-mai 1986 est annoncée la création de l’Institut National de Formation Généalogique. 360 heures de cours avec examen écrit et oral devant un jury composé de membres de l’Université et de la profession. 120 heures d’enseignement théorique en archivistique, paléographie, droit et fiscalité d’entreprise. 240 heures de stage et de rédaction d’un mémoire. Prise en charge possible par la formation continue. C’était, je crois, le meilleur moyen d’asseoir une légitimité pour la profession. En décembre 1986 est publiée la première liste des membres de cette AGF : 30 personnes. 3 sont toujours en activité au moment où je vous écris, 3 seulement, c’est peu. Mais c’est aussi le rôle des précurseurs : ils installent puis s’en vont. Cela représente 70% des professionnels de l’époque. J’en ai donc conclu que la CSGHF regroupait a priori les autres. Ce qui nous fait aux alentours de 40-45 professionnels début 1987, si je sais bien compter. Nous sommes à une centaine en 2010. Le nombre a donc doublé en un quart de siècle, pour faire simple. Est-ce beaucoup ou peu ? Je n’en sais rien. J’aurais plutôt tendance à penser que c’est peu par rapport à l’explosion exponentielle des amateurs. Voilà, trois ans de la vie d’une profession qui débutait. Trois ans importants à mon sens. Cela fait du bien parfois de s’y replonger.