Je suis actuellement en train de reprendre l’ouvrage sur le besoin de l’information là où je l’avais laissé il y a quelques mois. Le chapitre sur l’interaction informationnelle de personne à personne -cela fait très jargonneux comme cela mais en fait c’est plus simple qu’il n’y paraît -, bref ce chapitre m’ouvre des horizons. Une des premières phrases, que je trouve excellente personnellement, dit textuellement : on sait ce que l’on voulait quand on a trouvé ce que l’on veut. Intéressante, non ? Autrement dit, l’usager, quel qu’il soit, ne sait pas toujours identifier avec certitude et précision ses besoins d’information. A l’intermédiaire de le prévoir, d’anticiper cette incertitude dès le début du dialogue entamé, de deviner les besoins non exprimés. Un exemple ? J’ai une personne qui m’appelle pour me dire qu’elle veut offrir un cadeau pour les 80 ans de son père et que la généalogie lui paraît être un bon cadeau. Quel type de cadeau (première incertitude) ? En discutant sur les différents types possibles, nous tombons d’accord sur une généalogie sous forme de livre (incertitude résolue). Le problème, c’est que la personne sait que son frère a fait des recherches sur le nom de famille mais il ne sait pas exactement lesquelles (deuxième incertitude). Tant que je n’ai pas de renseignements plus précis, je peux difficilement lui faire le devis qu’il me demande. S’il ne s’agit que d’une mise en forme ou s’il s’agit de recherches en archives, le prix ne sera pas le même (troisième incertitude). Nous sommes l’un et l’autre trop dans l’incertitude. Nous sommes alors tombés d’accord pour que ce soit le frère qui m’appelle et que je vois avec lui le devis proposable (deux incertitudes ainsi résolues puisque nous serons alors deux interlocuteurs avec les bonnes informations de part et d’autre). Ses besoins ont été clarifiés, les miens aussi. La question du départ a été reformulée. La question du départ était : je veux faire un cadeau pour fêter les 80 ans de mon père et la généalogie me paraît être le bon cadeau. Cette question a été précisée : je souhaite que les recherches généalogiques effectuées par mon frère soient mises en forme par un professionnel pour que mon père, au moment de son anniversaire, puisse lire un ouvrage sur sa famille. Bref, son besoin a été canalisé à travers différents filtres. En même temps, cet exemple m’a fait comprendre la distance qui peut exister entre lui, mon client, mon prospect, et moi, spécialiste de la généalogie familiale. Distance qui fait que parfois je peux ne pas arriver à répondre aux besoins d’information de mes clients. A moi d’y faire toujours attention. Le but ? Arriver à réduire le plus possible ces distances entre nous.